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CLAUDINE CHOMAT
(D'après les renseignements fournis par sa fille, Marie-Claude Hugues, qui s'est beaucoup inspirée du Maitron, c'est-à-dire de Claude Pennetier )
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Claudine est née le 7 février 1915 à Saint-Étienne (Loire), orpheline de père dès sa naissance car son père est mort pour la Patrie en 1914 . Elle fut adoptée par la Nation le 9 juin 1919.
Le père de Claudine, était mineur à Saint-Étienne. De convictions laïques, il faisait partie de l'Amicale laïque du quartier le plus pauvre de la ville nommé curieusement " Le quartier du soleil " C'est au " Soleil " que vécut Claudine jusqu'à son départ pour Moscou puis Paris.
Claudine avait 2 sœurs Jeanne et Julienne et 1 frère Jean Marie. A la mort du père, la mère culottière ne pouvant subvenir aux besoins de ses enfants a tenu un café ; elle est morte quand Claudine avait 5 ans et c'est la grand mère qui éleva tous les enfants. Cette grand-mère était une femme très soucieuse des autres qui le soir au sortir de l'école n'hésitait pas à recoudre le bouton manquant d'un gamin qui passait devant elle. Mais la vie était dure et Claudine qui achetait le pain devait le prendre déjà bien rassis pour qu'il soit mangé moins vite !
Après avoir obtenu son CEP - étant parmi les meilleures élèves de ce quartier pauvre elle fut prise en charge pour ses études -, pendant trois années à la section commerciale de l'École pratique de commerce et d'industrie où elle obtint le diplôme d'aptitudes commerciales.
Claudine commença à travailler en juillet 1930 comme sténodactylo dans un magasin de pièces pour automobiles puis chez un fabriquant de rubans qui la licencia pour son appartenance à une organisation ouvrière de pratique théâtrale (FTOF). Après quatre mois de chômage où elle put aider des organisations par des travaux dactylographiques (par exemple le SRI (Secours Rouge International), elle fut quelque temps chez un patron (matériel électrique) sympathisant, puis ayant écrit au préfet, en tant que pupille de la nation, elle fut admise le 29 juillet 1932 au service départemental des Assurances sociales comme sténodactylo.
Elle adhéra à la Jeunesse communiste en 1931 et fut, dès décembre 1932, secrétaire du rayon des JC de Saint-Étienne, Elle fut ensuite secrétaire des JC de la Loire jusqu'en avril 1934. Le 11 mai 1934, elle entrait à l'École léniniste internationale à Moscou jusqu'en mai 1935. A son retour, elle fut trésorière de la Fédération des JC et entra au Comité central des JC au VIIIe congrès des 19-22 mars 1936 à Marseille. Elle fut chargée avec Danielle Casanova de la création de l'Union des jeunes filles de France dont elle fut secrétaire à l'organisation au 1er congrès de décembre 1936 (D. Casanova étant secrétaire générale). Elle épousa alors Victor Michaut, membre du CC du PC.
Claudine Chomat fit partie du groupe de militantes qui, à la fin de l'année 1939 et en 1940, par un travail clandestin intense, permirent au Parti communiste de se réorganiser en renouant le contact entre le secrétariat et les dirigeants éparpillés par la mobilisation et la répression. Par elle, Laurent Casanova -- qu'elle épousera après la guerre, en secondes noces --, évadé d'Allemagne en avril 1942, put se mettre à la disposition du secrétariat. Claudine Chomat était partie en exode à Toulouse où elle établit la réorganisation et la liaison entre la zone sud et la zone nord et commença à s'occuper avec Josette Cothias du mouvement féminin clandestin. Elle revint à Paris le 4 août 1941. Elle dirigea avec Josette Cothias les comités clandestins après l'arrestation de Danielle Casanova depuis mars 42. Elle était en liaison avec Maria Rabaté et Jean Laffite qui fut arrêté le14 mai 1942 , puis avec Robert Ballanger et Auguste Lecoeur en 1944. Les Comités féminins de résistance qu'elle dirigea avec Josette Cothias depuis 1941donnèrent naissance à l'Union des Femmes Françaises dont elle fut élue secrétaire générale à la Libération . Elle fut élue membre suppléant aux Xe et XIe congrès nationaux en 1950 et 1959. Pendant l'hiver 1947, elle suivit une École centrale du PC de quatre mois. Malgré les liens d'amitiés qui unissaient la famille Thorez et le couple Casanova-Chomat, elle se heurta parfois à Jeannette Vermeersch qui n'appréciait pas ses propositions novatrices. Elle fut écartée du Comité central en 1961, après le retrait de son mari Laurent Casanova du bureau politique.
Elle reçut la Légion d'honneur en 1983 pour ses faits de Résistance.
Lors de son décès, Robert Hue adressa un télégramme de condoléances à sa fille Marie-Claude, de même que Georges Marchais qui disait notamment : " j'ai eu la chance de pouvoir l'apprécier et je garde le souvenir des décisions injustifiées qui furent prises il y a près de trente-cinq ans à son encontre et envers son compagnon, Laurent Casanova.. Malgré tout cela, tous deux restèrent attachés à leur parti et nous avons entretenu des relations très fraternelles jusqu'à leur dernier moment." .(Gorges Marcahais avait participé à l'éviction de Laurent Casanova).
Claudine a terminé sa vie assez seule entourée de ses précieux cartons contenant les archives de la Résistance qu'elle souhaitait voir aboutir dans ce Musée de la Résistance Nationale précisément . Elle a demandé à sa fille de contacter Josette Cothias Dumeix en qui elle avait une entière confiance.
Claudine est décédée le 15 octobre 1995 elle a tenu à ce que l'on grave sur sa tombe qu'elle avait été Communiste jusqu'à son dernier jour.