Une Réunion de secrétariat à Longjumeau, en 1943

De gauche à droite: Benoît Frachon Auguste Lecoeur Jacques Duclos Charles Tillon

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Le secrétariat

            Les réunions du secrétariat qui comprend, on le rappelle, Duclos, Frachon, Tillon, et à Partir de 43 Lecoeur, ont été transférées à Longjumeau à Partir de mai 42. Auparavant, elles se tenaient au 257, rue de Paris, dans la première maison de Tillon, mais maintenant qu'il n'y habite plus, il en a fait le QG des FTP en quelque sorte où se retrouvent régulièrement les membres du CMN. C'est parce qu'ils trouvaient qu'il recevait trop de monde que Duclos et Frachon ont demandé à Raph d'organiser les réunions du secrétariat chez Juliette Le Maout . A Palaiseau comme à Longjumeau, 4, rue Maurice. Raph est le grand ordonnateur de la cérémonie.

            "...Benoît Frachon, qui est bon marcheur, quittera Forges la veille, accompagné de la camarade qui en a la charge. Gilberte Duclos, avec son vélo, ira au-devant de lui et, ensemble, ils rejoindront Villebon (L'Oasis). L'accompagnatrice de Benoît Frachon rentrera à Forges. Benoît Frachon passe la soirée et la nuit chez Jacques Duclos. Le lendemain matin, avant le jour, à cent mètres de distance l'un de l'autre, ils prennent le chemin de la maison de Charles Tillon, distante de deux kilomètres. Gustave Guéhenneux (Victor) ouvre la marche, et il est prêt à toute initiative. Le retour s'effectuera dans les mêmes conditions. Le lendemain, je prendrai Benoît Frachon avec le gazo pour le ramener à Forges, ou bien Gilberte Duclos refera le chemin de l'avant-veille, jusqu'au moment où elle trouvera la camarade de Forges.."

            En fait, si l'on compte bien, ce sont près de deux jours entiers que Duclos et Frachon passent ensemble à l'occasion de chaque réunion de secrétariat. Frachon séjournait peut-être davantage à Villebon, car lorsque Victor évoqua ses souvenirs de l'Oasis, il me parla souvent de la maison de Jacques et de Benoît. Quelque soient les responsabilités très importantes qu'ont assumé Tillon à la tête des FTP, et Lecoeur, sur le terrain, pour l'organisation du Parti, le secrétariat se présente bien comme une structure à trois étages, avec Duclos au sommet, qui est le seul à tout connaître, en particulier toutes les affaires du Komintern pour lesquelles il est seul responsable, un tandem Duclos-Frachon, à l'étage immédiatement inférieur, où la plupart des sujets sont vraisemblablement abordés et les décisions mûries, et enfin, un exécutif où convergent les questions d'organisation du Parti, des FTP et de la CGT, avec les arbitrages nécessaires entre ces trois instances.

            Mon sentiment personnel est que le tandem Duclos-Frachon a véritablement gouverné le Parti, et que Frachon a pesé très lourdement dans toutes les décisions importantes, incluant l'interprétation à donner aux directives de Moscou. Ceci ne pourra jamais être ni confirmé ni infirmé, car au mieux, on peut espérer que les compte-rendus du secrétariat ont été archivés à Moscou, voire à Paris, mais les échanges Duclos-Frachon, dont le caractère était évidemment privé n'ont pu être consignés nulle part.

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