Enquête sur Monseigneur Piguet (2)

Le livre de Randanne et Roquejoffre 

"Mgr Piguet, un évêque discuté"

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Les Catholiques sous l'occupation  

Cette page comprend des parties qui sont des analyses de l'auteur de la page, elles sont marquée "EdC", et d'autres parties qui sont des extraits ou des résumés du livre de Randanne et Roquejoffre, elles sont marquées "RR"

Présentation du livre de Randanne et Roquejoffre (EdC)

Mgr Piguet par lui-même (1939-41) (extraits RR)

Mgr Piguet dans l'intimité (extraits RR)

Les circonstances de l'arrestation de Mgr Piguet et ses actions en faveur de résistants (Résumé RR)

Mgr Piguet et les Juifs (Résumé et extraits RR)

Témoignage du Chanoine Henri Jausions (Extraits RR)

Témoignage du père Clément Cotte (Extraits RR)

Témoignage de Frère Henri-Marie (ExtraitsRR)

Mgr Piguet par lui-même (1946)  (Extraits RR)

Conclusion (1) Réponses à certaines questions (EdC)

Conclusion (2) De l'énigme Piguet au mystère Piguet (EdC)

 

Présentation du livre de Randanne et Roquejoffre (EdC)

Le père Martin Randanne a été curé de Saint-Genés-Champanelle entre 84 et 86, il s'est adonné à l'histoire locale, concernant ses prédécesseurs, notamment, et il est tombé sur les arrestations du curé Bachelard et de son vicaire, Jean Gay, alias Jean de Viry. C'est l'affaire, on s'en souvient (enquête-1) qui fut reprochée par la Gestapo à Mgr Piguet lors de son arrestation en Mai 44.

Marc-Alexis Roquejoffre est un jeune journaliste catholique, directeur de la radio diocésaine. Missionné par l'évêque Simon, il a enquêté sur Mgr Piguet,  depuis au moins 1997 semble-t-il.

Ce sont les 2 co-auteurs de cet ouvrage dont il semble que le seul approvisionnement possible soit "BP344 63009 Clermont-Ferrand cedex 1". Pour ceux qui s'intéressent au sujet, ce livre est incontournable, je recommande donc d'envoyer 16 Euros à la BP 344.

Je le dis tout de suite, cet ouvrage de 200 pages est absolument étonnant. C'est en fait un dossier hétéroclite qui contient 30 chapitres d'importances inégales. D'un côté, le ton général de ce dossier est plutôt un plaidoyer Pro-Piguet, très mauvais plaidoyer, d'ailleurs, mais les auteurs voulaient-ils vraiment en faire un bon. D'un autre côté, certains témoignages sont une charge d'une telle violence à l'encontre du héros qu'on en vient à se demander si ce n'est pas par erreur que ce dossier mal ficelé a été rendu publique.

Finalement, que trouve-t-on dans ce dossier ?

- Des éléments historiques et une compilation bibliographique sur Mgr Piguet.

- Des extraits de témoignages de Juifs sur l'action de Mgr Piguet à leur égard, témoignages vraisemblablement communiqués par Yad-Vashem à Mgr Simon, qui les a lui-même communiqué aux auteurs

- Des éléments sur l'affaire de Saint-Genés-Champanelle, qui n'apportent pratiquement rien sur la connaissance de Mgr Piguet.

- Des témoignages inédits qui donnent différents éclairages de la personnalité de Mgr Piguet.

Je vous livre quelques extraits et résumés, et finalement, je me risque à présenter quelques conclusions personnelles.

Emmanuel de Chambost, Mai 2003

Si vous avez des informations sur Mrg Piguet, vous pouvez m'écrire à edechambXX@YYorange.fr, en retirant de l'adresse XX et YY

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Mgr Piguet par lui-même, 1939-41 (extraits RR)

[Note EdC: J'ai trouvé dans le livre quelques citations de Mgr Piguet que je n'ai pas encore présenter dans enquête-1 ]

3 Septembre 1939, lettre aux prêtres et séminaristes, p. 20  

"... Aujourd'hui, le service de la France unanime contre la tyrannie nazie devenue l'allié de la barbarie bolchevique, a appelé un grand nombre d'entre vous sous les drapeaux. Une fois de plus, la cause du droit, de la liberté de la paix, de la civilisation chrétienne a pour champion la France et ses alliés..."

 

Toujours en 1939, ou 1940, selon John Sweets (Clermont-Ferrand, à l'heure allemande, Plon, 1996) à propos des Allemands, Mgr Piguet aurait parlé d'

"Ostrogoths motorisés du XXe siècle"

 

Noël 39, à la cathédrale de Clermont, devant les élèves de première à la Maitrise de la cathédrale 

"A genoux! Pas devant les boches !"

11 Novembre 40, à la cathédrale devant Pétain et ses ministres

"... Nous demandons à Dieu, Monsieur le Maréchal, de bénir votre personne vénérée et respectueusement aimée, et de lui permettre de mener à bien son oeuvre courageuse et magnifique de renouveau, pour le bonheur de la France, dotée, une fois de plus par la providence, au milieu de ses infortunes, de l'homme capable d'atténuer son malheur, de reconstruire ses ruines, de préparer l'avenir..."

 

31 Août 41, Messe de la Légion

"Dans quelques instants, nous entendrons Monsieur le Maréchal Pétain, chef de l'Etat. C'est à lui qu'appartient d'interpréter le véritable sens de cette journée de foi patriotique et de confiance française... Dans les heures troubres que nous vivons et dans lesquelles on semble s'acharner contre l'opinion de notre pays pour la diviser, pour l'égarer, pour l'agiter, nous remplissons notre devoirde chef religieux et de père de vos âmes en vous disant, en-dehors de tout esprit partisan, qu'à l'heure présente toute dissdence à l'intérieur comme à l'extérieur, camouflée ou avouée, en quelque place qu'elle se trouve, est un malheur et une faute."

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Mgr Piguet dans l'intimité (extraits RR)

Le père Joseph Imberdis,  né en 1922 a passé 2 années en Allemagne au titre du STO. Il fut ensuite ordonné prêtre en 1949 par Mgr Piguet.

" Je me souviens avoir fait avec l'évêque l'ascension du Sancy. C'était en 1946. Alors que nous descendions tranquillement, Mgr Piguet a pris un formidable "gadin".  Il s'est retrouvé par terre, la soutane sur la tête. En se relevant presque aussitôt, l'évêque s'est contenté de dire : "Je n'ai plus rien à vous cacher, mon petit ami." Nous avons regagné la vallée sans aucun autre mot.

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Les circonstances de l'arrestation de Mgr Piguet et ses actions en faveur de résistants (Résumé RR)

L'affaire de Saint-Genès-Champanelle

[Note EdC: L'affaire Saint-Genès-Champanelle a été la charge principale reprochée par la Gestapo à Mgr Piguet, Voir enquête-1]

    Jean de Viry était prêtre du diocèse d'Annecy, neveu de François de Menthon, aumônier des scouts et guides de France. Au cours d'un congrès sur le Guidisme, il rencontre Mme Jean Michelin, responsables des guides d'Auvergne. Compromis dans des activités de Résistance et recherché par la Gestapo, il trouve refuge au sein de la famille Michelin. Mme Jean Michelin intercède auprès de Mgr Piguet qui décide de le nommer prêtre auxiliaire à Saint-Genès-Champanelle et il en informe le curé Bachelard par une lettre manuscrite [qui n'a rien d'exceptionnelle, malgré le titre donné à un chapitre du livre "Une pièce exceptionnelle.", note EdC]

    A une date qui n'est curieusement pas signalée dans le livre, les Allemands arrêtèrent le maire Jean-Baptiste Toury, son fils René, les 2 prêtres et quelques autres personnes. Le Maire et son fils moururent respectivement au camps de Neuengamme et de Mathausen. Ils ont arrêté les 2 prêtres car ils avaient découvert un pistolet 7, 65mm à la cure. Ils ont trouvé, aussi, le fameux celebret. Les Allemands recherchaient Roger Coulon, colonel du maquis en relation avec les Anglais.

    Les Allemands remontèrent à Mme Michelin qui fut arrêtée, et sans doute à Mgr Piguet

     Un train quitta Clermont le 31 Juillet 44 transportant à la fois Jean de Viry et Mme Jean Michelin. Au camp de transit de Compiègne, Jean de Viry persuada les Allemands qu'il était anglais et ne fut pas déporté.

Les affaires Brassac et Médeyrolles

[Note EdC: Ces 2 affaires ont été les deux autres charges reprochées par la Gestapo à Mgr Piguet, Voir enquête-1]

Dans les deux cas, il s'agit de prêtres recherchés par la Milice ou les Allemands.

 Autres faits cités dans le livre de Randanne et Roquejoffre

Piguet confie la cure de Monton à un ancien camarade de Séminaire, "contraint de fuir Amiens" 

[contraint on ne sait pas trop pourquoi, note EdC]

Il confie la paroisse de Nébouzat à un autre camarade de Séminaire, Henri Guérin, d'une famille de sidérurgistes lorrains. Mademoiselle Guérin soeur de l'abbé convainquit des soldats allemands en 44 de ne pas exécuter le sacristain de la paroisse.

 Piguet a accueilli dans le diocèse de Clermont Soeur Hélène, authentique résistante recherchée par les Allemands. "Notre protection nous fut demandée". Hélène fut accueillie par les soeurs de St-Joseph de Clermont.  Voir plus bas Mgr Piguet, 1946.

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Mgr Piguet et les Juifs

    Les témoignages sont remis aux auteurs par l'évêque Simon. Le livre ne dit pas s'il les a lui-même reçus de Yad Vashem, où si Yad Vashem lui a demandé de faire une enquête sur la foi de renseignements plus vagues.

 Mina et Henri Berkowitz   Riveline-Pertchuck   Joseph et Maurice X

Témoignages de Mina et Henri Berkowitz

Mina et Henri Berkowitz, juifs roumains, sont repliés à Clermont (1942), avec leur fils Jean-Pierre, rue Pascal, près de l'évêché. Un jour, la concierge vient les prévenir que les Allemands viennent les chercher. Ils fuient par la porte de derrière.

"Madame Valet nous a hébergés chez elle en prenant des risques, puis ma marraine d'adoption, Mademoiselle Alice Ferrières a pris le relais à Murat. Il faut reconnaître qu'elle n'a pas volé la médaille des justes des Nations...

Grâce à l'action de Mgr Piguet, mes parents recherchés et mon fils Jean-Pierre ont pu être cachés à Lezoux chez les soeurs Saint-Joseph-du-Bon-Pasteur. Les soeurs ont risqué la déportation, ma famille leur en est infiniment reconnaissante...

Dans quelque temps, on aura réparé l'oubli quand Mgr Piguet aura reçu la médaille du Juste à titre posthume..."

Témoignage de   Léon Riveline et de sa femme Esther Pertchuck

Léon Riveline:

"Fin 42,  nous avons demandé à être reçus par Mgr Piguet. Il nous a pris sous sa protection et c'est grâce à lui que les trois cousines ont été cachées dans une institution religieuse, au couvent Sainte-Marguerite, rue Gauthier de Biauzat. Mon neveu fut caché chez des religieux. Ma nièce, trop jeune est restée avec nous. Mais Mgr Piguet nous a dit que si nous avions des problèmes, il se chargerait de Sonia...

Nous savons maintenant que c'est en accord avec Mgr Piguet que Mademoiselle Lafarge, la directrice des études de Sainte-Marguerite, qui était d'ailleurs la propre nièce de l'Évêque, et la mère supérieure Marie-Angélique Murat cachaient tous les enfants menacés par les Allemands: Filles ou soeurs de résistants, et petites filles juives. Beaucoup de ces enfants étaient instamment recommandés par Mgr Piguet"

    Les auteurs ont rencontrés directement Nadine Thiberville, née Faïn, l'une des cousines, qui vit actuellement en Gironde.

"A la fin de l'année 42...mes parents (réfugiés dans l'Indre) ont décidé de me cacher avec mes deux soeurs. Notre cousin Léon et son épouse Esther sont contactés. Ils rencontrent l'évêque de Clermont qui leur conseille de s'adresser à la pension Sainte-Marguerite. Mes 2 soeurs, Jeanine, 16 ans, et Régine, 14 ans, y arrivent au début de l'année 43. Pour des raisons de santé, je ne suis arrivée qu'au mois de février. Nous y sommes restées jusqu'à la fin de l'année scolaire.

Melle Lafarge et la mère M.A.Murat, ont reçu la médaille des justes (28/01/1997)

Régine Kallisch, née Faïn:

"Du haut de sa chaire, il n'avait pas peur de dire ce qu'il pensait des nazis. Il a sauvé beaucoup de Juifs et sans doute de nombreux résistants. Son courage l'a mené à la déportation. Je n'ai jamais rencontré Mgr Piguet. Je ne sais pas comment mes parents sont entrés en contact avec lui, mais j'ai toujours pensé à lui avec gratitude et admiration."

Témoignages de Joseph et Maurice X

  2 frères juifs, Joseph et Maurice, souhaitent garder l'anonymat. Joseph a 12 ans, et Maurice 13 ½  au moment des faits. Leurs parents les confient à l'institution scolaire Saint-Pierre, à Courpière. Philippe, le père des garçons , est allé s'enquérir  auprès de l'évêque d'un conseil avisé. Mgr Virolet, vicaire général devait informer Piguet de l'évolution et du bien-être de ces garçons.

 Joseph:

".. Il avait été convenu que nous passerions pour de petits protestants... Ce placement avait été effectué par Mgr Virolet, vicaire général du diocèse, avec l'appui de Mgr Piguet. 3 hommes seulement avaient été mis dans la confidence de notre véritable identité: Le supérieur, Mgr Delaire, l'abbé Travers, préfet de discipline et un autre abbé, l'économe, dont je ne me souviens plus le nom."

Maurice:

"Mes parents étaient des juifs qui pratiquaient leur religion avec une réelle piété. Mon père avait obtenu de Mgr Piguet la promesse que nous ne serions soumis à aucune pression pour nous amener à nous convertir au catholicisme... Mon père vint nous voir une seule fois à Courpière, où il reçut un accueil chaleureux de Mgr Delaire. Comme il était ingénieur électricien, il répara une radio pour que le prêtre puisse écouter clandestinement les Français Libres et le Général de Gaulle sur le BBC..."

 Le livre cite d'autres témoignages selon lesquels des enfants juifs auraient été recueilli par des établissements scolaires catholiques, mais sans référence à Mgr Piguet.

Le livre dit que le jour où il fut signifié aux israélites l'interdiction de séjourner dans les 4 départements de l'Auvergne, Mgr Piguet écrivit aux pouvoirs publics. Il exposa, dit le livre, la pénible réalité dans laquelle se trouvaient les personnes de confession juive, notamment les réfugiés alsaciens. Ceci ressortirait d'une lettre pastorale de carême écrite en 46 :

"à maintes reprises, écrit Mgr Piguet, de nombreuses démarches effectuées, et qui ne furent pas toutes infructueuses... Lorsqu'à Innsbruck, toujours captif, nous rencontrâmes un chef politique français... son premier mot... fut pour nous remercier de notre aide à ses coreligionnaires..."

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Témoignage du Chanoine Henri Jausions (Extraits RR)

Né à Thiers en 1908, vicaire à la paroisse Notre-Dame-du-Port à Clermont pendant la guerre, le chanoine Jausions a connu Mgr Piguet à ce moment-là. Il sera chancelier de l'évêché de 1956 à 1999. il est dit ailleurs dans le livre que l'interview a été réalisée par Marc-Alexis Roquejoffre en 1997

Henri Jausions:

"Le père Piguet était de ceux qui pensent qu'en tant qu'ancien combattant, il avait des droits sur le France... Il avait été blessé au cours de la première guerre mondiale et avait gardé une balle dans la colonne vertébrale que personne ne put lui extraire. Cette blessure le gênait terriblement. C'est pour cela qu'il avait toujours des tas de manteaux et de cache-nez. Il aimait beaucoup le décorum et estimait qu'un évêque doit avoir la place qui n'est pas celle de n'importe qui. C'est un peu ce qu'il revendiquait partout où il allait. Mgr Piguet se faisait accompagné dans chacun des lieux qu'il décidait de visiter "vous êtes libre, mon petit ? Alors montez me chercher, nous irons ensemble à telle réunion ou telle cérémonie... Il ne se promenait jamais seul dans la rue... sa crainte était de ne pas être traité avec suffisamment d'égards. Autrement, Mgr Piguet était un homme courtois qui saluait chaque personne.

 Il donnait sa confiance, à condition de la surveiller. Il avait ses sujets et ses collaborateurs. Mais les uns comme les autres, nous devions l'écouter. Il restait cependant agréable dans ses rapports avec autrui. Parfois nous avions des discussions homériques! Cela entretenait l'amitié.

Il était aimé dans son diocèse. C'est sa proximité avec quantité de gens qui le rendait aimable. Il recevait énormément. Toutefois, c'était l'évêque, le "Seigneur", en quelque sorte, qui recevait. Ce qui n'empêchait pas qu'il fut plutôt "de gauche" dans ses opinions personnelles. Il lisait l'Aube, le journal des démocrates chrétiens...

Mgr Piguet sera continuellement attentif au développement des mouvements d'Action Catholique... Il avait une affection particulière pour la JOC... L'Eglise cherchait à reconquérir le monde ouvrier par la base. Je me souviens qu'en 1936 au moment du Front Populaire, les jocistes des usines Michelin en bavaient sérieusement. Piguet les défendait. Pour lui, ces ouvriers combattaient les dures réalités de leur quotidien avec un arme idéale: la Foi...

 Nous étions environ 500 prêtres dans le diocèse de Clermont... Mgr Piguet avait pour souci de recruter le maximum d'adolescents, des Jeunes qu'il se proposait de destiner au sacerdoce. A ceux qui lui faisaient remarquer la faiblesse de la fondation des vocations, il répondait "Mon petit ami, dans la quantité, il y a toujours la qualité. C'était u chef qui imposait ses opinions tout en supportant les remarques de ses collaborateurs les plus proches.

 A toutes les supérieures de congrégations qui avaient des écoles, il a été demandé, très tôt, c'est-à-dire, dés 1940, que l'on cache des enfants juifs... N'oublions pas non plus qu'une congrégation religieuse a pour responsable l"évêque du lieu. Sue ce point, Mgr Piguet était strict. Il le faisait régulièrement comprendre aux supérieures des ordres religieux clermontois. Et dés lors, plusieurs dizaines d'enfants juifs ont été cachés dans les écoles privées catholiques du diocèse. Les services de l'évêché ont reçu, dans la foulée, l'ordre de délivrer de faux certificats de baptême...

...Tout se déroulait de manière orale, jamais rien d'écrit... Il soutenait activement la communauté juive de Clermont-Ferrand. Le président du Consistoire, Monsieur Enkoua, tenait un commerce à l'angle de la rue Pascal et de la rue du Port, à proximité de l'évêché. Monsieur Enkoua avait une grande confiance en l'évêque. Il le visitait souvent. Monseigneur Piguet avait pris un certain nombre de dispositions. On dit, mais je ne l'ai jamais vu matériellement qu'une grande partie de l'argent des juifs de l'agglomération et des objets précieux de leur culte se trouvaient dans les caves de l'évêché...

 Il faut avoir à l'esprit le caractère rusé de l'évêque. Bien sûr, il ne fut point homme à prendre les armes, se réfugiant dans le maquis pour résister et mener la guerre à l'ennemi... Sa résistance était tout autre. Il agissait fermement contre l'incessante invasion nazie en terre auvergnate. Je citerai pour exemple son refus catégorique de céder les locaux du grand séminaire aux autorités allemandes présentes à Chamalières. Mgr Piguet a aussi empêché la réquisition de la tour de la Bayette à la cathédrale. Les autres voulaient y installer un poste d'observation.

 Mgr Piguet s'est mis tout le monde à dos: Le Gouvernement parce que ses membres savaient que Gabriel Piguet n'était en rien un collaborateur; les Allemands, parce qu'il s'opposait systématiquement à leurs décisions lorsqu'elles avaient un lien avec le département; les résistants parce que le père Piguet n'était pas homme à afficher partout ses actions pour les Juifs ou son refus de l'oppression nazie. L'humilité du père Piguet ne plaisait pas à l'armée de l'ombre. Le pire est que son nom figurait parmi les premiers sur la liste des gens à fusiller après la Libération...

 La nomination de Mgr Saliège comme cardinal fit terriblement souffrir Mgr Piguet. Comprenez bien qu'il fut le seul évêque français en activité, déporté durant la seconde guerre mondiale. Quand il est rentré de Dachau au bout de quelques semaines, le père Piguet formula le désir de se rendre à Rome afin de rencontrer le pape. Bon nombre de prélats tentèrent de l'en dissuader. "C'est trop tôt! Patientez donc encore un peu!" lui disaient-ils. L'évêque n'a pas démordu de sa première idée. Il est allé place Saint-Pierre à Rome... La direction Michelin avait accepté de lui prêter 4 pneus pour sa voiture. L'évêque partit pour Rome le 9 octobre 1945. Quand il revint, un coursier de Michelin était là pour récupérer les pneus. L'entretien avec le pape se déroula avec beaucoup de solennité. L'évêque fut déçu. On ne les a pas laissé seuls en tête-à-tête. Et très rapidement, certains firent comprendre à Mgr Piguet que son nom figurait sur la liste des treize évêques à limoger d'urgence."

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Témoignage du père Clément Cotte (Extraits RR)

Clément Cotte est né en 1913. Pendant la guerre, il est prêtre dans le diocèse de Clermont. Le livre le cite comme "ancien aumônier clandestin de camp de déportation". 

[Si j'avais trouvé ce témoignage dans un livre hostile à Mgr Piguet, je l'aurais pris pour un faux ou un canular (Note EdC)]

Clément Cotte:

 "

-         Voilà, Monseigneur (Le Christ ne s'est jamais fait appeler de la sorte, bref !) Monseigneur, je m'en vais en Allemagne, comme clandestin. Dois-je partir en vêtements civils ?

-         Partez comme bon vous semble, répondit l'évêque, mais ce n'est pas moi qui irai vous chercher.

Pourquoi a-t-il réagi comme ça, alors qu'il encourageait à la même époque d'autres prêtres à rejoindre leurs frères prisonniers en Allemagne ? Je n'en sais rien, c'était tout Piguet. Si j'osais, j'ajouterais qu'il voulait garder les meilleurs. Les autres, ils pouvaient partir.

 

[Le père Cotte est ensuite déporté à Dachau, en fait, le livre n'explique pas les circonstances où il est arrivé à Dachau]

 

Le chef de bloc, un autrichien, le père Chelink ne savait pas encore que j'étais auvergnat. Le 7 septembre 44, il me dit " Vous n'irez pas travailler aujourd'hui. Vous allez récupérer des prisonniers qui arrivent du Struthof... Je me rends sur la place d'appel du camp. Ils sont une centaine d'hommes, assis ou couchés à même le sol. Et là, surprise des surprises, je tombe nez à nez avec mon évêque... Mgr Gabriel Piguet, évêque de Clermont.

A cet instant, étant le seul ecclésiastique du Puy de dôme, je suis le seul à connaître la véritable identité du prêtre, de son nom Gabriel Piguet, qui est fait prisonnier dans le camp de Dachau. Il est couché par terre  aux cotés du général Delestraint, une gamelle rouge toute rouillée sur les genoux. Je lui ai dit "Alors, vous êtes venu me chercher ?"

Il n'a pas affiché le moindre sourire, il s'est contenté de refuser que je le déshabille. Mais mon chef de bloc m'avait envoyé pour ça ! Il fallait le mettre à nu, puis le passer à la douche et à la quarantaine, afin d'éviter de propager des épidémies... Ensuite, le père Piguet m'a suivi jusqu'au bloc des prêtres. Là, il a choisi la chambre des Allemands... Vous vous rendez compte! c'est avec les Français qu'il devait s'installer et non avec les Allemands. Avec le temps, j'ai accepté ce visage emblématique du personnage "Gabriel Piguet". Il n'aimait pas pour autant nos ennemis, les envahisseurs de notre patrie, les Allemands, Piguet condamnait la guerre et l'oppression, même s'il ne s'est jamais opposé ouvertement au maréchal Pétain qu'il glorifiait au travers de son passé de 1914-18. Je pense que Piguet n'avait qu'une obsession! Il manœuvrait pour lui et son avenir...

Il fallait voir tous les soirs, le cérémonial que Piguet avait mis en place. Même sans ses ornements épiscopaux, en civil, comme nous, il se comportait en "Prince de l'Eglise". C'était vraiment un évêque du XVIIe !

Piguet ne s'est jamais intéressé au travail pastoral que nous menions depuis des mois. Je vous l'ai dit, il n'y avait que lui qui comptait. Parfois, il me faisait venir à ses côtés. Aux blocs, nous avions des placards dans lesquels nous entreposions des boîtes. Chacun avait la sienne. Piguet, nous avions mis nos boîtes côte à côte. Ces rangements nous ont souvent servi de cachette lorsque nos geôliers, les plus humains, nous offraient une partie de leurs repas. Mais en temps de guerre, dans un camp, ce partage est considéré comme un délit! Un jour, Piguet m'a donné l'ordre d'effacer toute trace de sa complicité dans ce manège. Il craignait, m'a-t-il dit, une rafle des SS...

Nous ne nous parlions que très peu. Ce n'est pas à moi qu'il se confiait. Il dormait à côté de Konninck, le recteur de la faculté de Louvain. C'est à lui que Piguet est allé se plaindre en faisant remarquer que le pape ne savait pas qu'il était retenu contre sa volonté dans un camp. Et malgré les recommandations du père de Konninck pour que l'évêque  reste tranquille, Piguet a fini par alerter tout le camp sur les conditions inacceptables de la détention d'un ecclésiastique ! Les Allemands ne semblaient pas accepter ce remue-ménage.

C'est alors que le Père Dugusant me proposa que les prêtres français disent une messe pour le départ de Mgr Piguet. Ce fut chose accomplie sur le chemin qui nous menait au travail, le 21 Janvier 1945, le jour de la Sainte-Agnès.

Quelques heures plus tard, le père Chelink m'appela:"Vous n'irez pas travailler, me dit-il une nouvelle fois... Aujourd'hui, vous garderez le bloc."

Vers onze heures du matin, je vis arriver le père Jost, un Luxembourgeois de trente cinq ans environ, qui travaillait au secrétariat du camp. Le père Jost me tendit un papier. Je le lus et compris vite que l'on demandait le prisonnier 103.001... C'était mon évêque. Il avait donc écrit au pape à l'insu de tous. Et c'est moi qui ai transmis la lettre hors du camp sans en connaître le contenu, puisque j'étais chargé, en allant travailler d'expédier le courrier écrit par mes compagnons de détention.

J'ai prévenu l'évêque. Il s'est rendu au secrétariat. On ne l'a plus jamais revu dans notre chambre. Monseigneur Gabriel Piguet logeait désormais dans le bunker d'honneur.

A la fin de la guerre, j'ai revu l'évêque lors d'un pélerinage à Notre-Dame d'Orcival. Jamais il n'a fait allusion d'une manière ou d'une autre à notre séjour forcé à Dachau."

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Témoignage de Frère Henri-Marie (Extraits RR)

Le frère Henri-Marie, frère des Ecoles Chrétiennes fut déporté en 1944, d'abord au camp de Neuengamme puis vers celui de Dachau. 

Frère Henri-Marie

"...Je suis arrivé à Dachau la veille de Noël 1944 avec une centaine de prêtres, religieux, pasteurs et séminaristes... J'ai rencontré Mgr Piguet le jour de Noël 1944, mais il ne s'agissait pas d'une rencontre personnelle avec l'évêque, mais bien d'une visite faite à l'ensemble des prisonniers. La veille, le commandant du camp nous avait fait savoir qu'un prêtre viendrait nous visiter. Quelle surprise quand mes compagnons et moi avons vu, pour certains, reconnu, pour d'autres, Monseigneur Gabriel Piguet, évêque de Clermont. Ses mots ont été brefs, il nous a adressé un discours de "bienvenue".

Etonnant, vous ne trouvez pas ? N'oublions pas de dire qu'il résidait à Dachau depuis plusieurs semaines. Je me souviens que sa présence nous a occasionné un supplément de soupe, c'était un peu "le Seigneur" qui était présent...

...Je ne me souviens plus comment nous avons appris qu'un jeune prêtre allemand venait d'être ordonné, le 17 décembre, par l'évêque en personne. Il s'appelait Karl Leisner... Nous avons vécu un moment intense de joie. Une joie bien plus profonde que celle qu'on peut ressentir lorsqu'un enfant de Dieu prononce ses vœux perpétuels. Mais n'allez pas vous imaginer que nous avons partagé, ne serait-ce qu'un seul instant, de liesse générale. Non! la volonté de Dieu s'est réalisée dans la plus grande discrétion...

Le geste de Mgr Piguet était terriblement dangereux. Si les Allemands avaient eu le moindre soupçon, l'évêque ne serait pas revenu de Dachau. La pendaison était la réponse des nazis au non respect au non respect de leurs volontés. A l'entrée des camps figurait l'inscription "ARBEIT MACHT FREI", "le travail rend libre". Elle nous était spécialement traduite par les nazis. Puis, spécialement pour nous autres, les serviteurs de Dieu, ils ajoutaient "INTERDIT A DIEU D'ENTRER"... Alors, cette ordination représentait pour chacun ce que j'ai envie d'appeler moi aussi la revanche de Dieu."

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Mgr Piguet par lui-même 1946 (Extraits RR)

Soeur Hélène          La Résistance spirituelle

La protection accordée à Soeur Hélène Studler

Mgr Piguet, lettre pastorale de Carême, 1946,  

"Nous ne pensons pas exagérer en disant que notre hospitalité diocésaine aura sauvé non seulement la liberté mais la vie de certains de ces réfugiés particulièrement en péril. Le cas le plus tragique fut celui de soeur Hélène, fille de la Charité dans la Congrégation de Saint-Vincent-de-Paul, personnellement visée par la fureur germanique. Cette religieuse avait favorisé l'évasion d'un grand nombre de prisonniers. La tête de cette femme était mise à prix par les Allemands: un million de francs. Elle risquait d'être immédiatement fusillée. La supérieure des Filles de la Charité fut plusieurs semaines emprisonnée en Allemagne, parce que sa subordonnée demeurait introuvable... Cette soeur un beau jour débarqua à Clermont. Notre protection lui fut demandée. Comment refuser un pareil acte de charité ? Notre solution protectrice fut efficace puisque soeur Hélène est morte de mort naturelle après la Libération, mais il n'est que justice de saluer le sens hautement fraternel des soeurs de Saint-Joseph de Clermont qui dans cette délicate aventure n'ont pas hésiter à s'associer à nos propres risques pour sauver une religieuse d'une congrégation voisine."

 

La "Résistance Spirituelle" d'après Piguet,  lettre pastorale d'entrée en Carême, 1946

"L'histoire ne nous a pas dit son dernier mot sur cette terrible période: Les faits mieux connus ne permettent pas que soit restreint, défiguré ou accaparé d'une manière partisane, le comportement magnifique et en définitif vainqueur, d'un pays jamais résigné à la servitude. Nous avons , quant à nous, entendu à ce sujet, le témoignage du nazi, pour un coup bon juge en la matière. La réalité de cette résistance spirituelle ne lui a jamais échappé. L'Eglise catholique, les évêques et les prêtres français lui ont toujours été suspects. Entre l'Evangile et la foi chrétienne d'une part, et la foi nazie d'autre part, il fallait choisir. Et l'Allemand ne doutait pas du choix qu'avaient fait la hiérarchie, le clergé et les catholiques français. De leurs activités, ils cherchaient à percer le mystère, car il percevait plus ou moins confusément leur existence et était convaincu de leur efficacité. Tant que l'on aura pas rétabli cet ordre de choses et qu'on aura pas compris l'élargissement de la résistance catholique et hiérarchique sur un plan plus vaste que celui de la seule clandestinité anonyme, tant qu'on aura pas saisi l'action incessante, nuancée, mais profonde, de l'autorité religieuse officielle continuant à s'exprimer au grand jour à ses risques et périls - et nous en savons quelque chose - , on n'aura pas exactement mesuré l'ampleur et les résultats de cette résistance spirituelle française... à laquelle l'ensemble de l'église de France, évêques, prêtres et fidèles a participé."

 

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Conclusion (1) Réponses à certaines questions (EdC)

Finalement, qu'avons-nous appris, de la lecture du livre de Randanne et Roquejoffre "Un évêque discuté" ?

On sait que Mgr Piguet était "anti-boche" en 1939 et qu'il l'est sans doute resté. 

On en sait un peu plus sur l'affaire de Saint-Genès-Champenelle: sur recommandation de Madame Michelin, responsable des Guides, Mgr Piguet avait délivré le fameux celebret, en toutes connaissance de cause à un prêtre qui se cachait de la Gestapo. On ne peut exclure qu'arrêtée, Mme Michelin ait parlé de l'intervention qu'elle avait faite auprès de Mgr Piguet. Il n'empêche que lorsqu'on sait que l'évêque de Clermont était responsable de 500 prêtres et d'au moins autant de religieuses, et que le prêtre réfractaire était, pour les allemands un petit poisson, on s'étonne encore que cette affaire ait pu déclencher la première arrestation d'un évêque dans la France occupée.

On sait que Mgr Piguet a vraiment aiguillé des enfants juifs vers des institutions religieuses après avoir été contacté par les parents. Les témoignages de 3 familles différentes existent à ce sujet. Nous ne savons pas si Mgr Piguet est ainsi intervenu dans beaucoup d'autres cas. On ne dispose pas non plus de témoignages de prêtres ou de religieuses plus directement impliquées dans le soutien aux juifs qui auraient aidé à comprendre à quel degré exactement Mgr Piguet était impliqué dans ce type d'actions.

Aucun élément ne vient infirmer que Mgr Piguet était un peu plus pétainiste, un peu plus hostile aux diverses résistances que la moyenne des évêques.

On apprend dans le livre que Mgr Piguet était assez antipathique, autoritaire, imbu de lui-même et carriériste. Sans doute partageait-il ces traits de caractères avec beaucoup d'évêques.

De toutes les informations contenues dans le livre, c'est que la seule fois où Mgr Piguet, homme d'ordre a pris quelque risque en accomplissant des actes illégaux, c'est en procédant à l'ordination d'un séminariste allemand au camp de Dachau.

A ce stade, je laisse tomber la recherche pour savoir si Piguet méritait de figurer dans le "top 10" ou dans le "top 20" des évêques pétainistes. Je ne m'intéresse pas davantage à savoir quelle fut sa responsabilité personnelle dans le secours aux enfants juifs. Je n'ai pas de réelle culture sur le sujet, je n'ai même pas lu Klarsfeld. Bien sûr, j'aurais tendance à supposer que dans l'affaire de la médaille des justes, Piguet ne fut qu'un petit caillou posé par les organisations juives dans la vaste partie de go qu'elles jouent avec le Vatican, mais je me trompe peut-être.

Je laisse tomber ces questions et je me concentre sur le mystère Piguet, je me transporte à Dachau.

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Conclusion (2) De l'énigme Piguet au mystère Piguet (EdC)

Selon qu'on est croyant ou pas, on pourra donner une valeur différente à l'évènement, mais quand on lit le témoignage du frère Henri-Marie (voir plus haut), on est bien obligé d'admettre que pour certains des croyants qui avait été parqué à Dachau dans les barraques des prêtres  il s'est passé quelque chose à le 17 décembre 44. Je cite "Nous avons vécu un moment intense de joie. Une joie bien plus profonde que celle qu'on peut ressentir lorsqu'un enfant de Dieu prononce ses vœux perpétuels. Mais n'allez pas vous imaginer que nous avons partagé, ne serait-ce qu'un seul instant, de liesse générale. Non! la volonté de Dieu s'est réalisée dans la plus grande discrétion..."

Et puis, il y a ce bizarre miracle relaté par un prêtre, le père Cotte: Tellement excédés par la présence de Piguet dans le camp, des prêtres français célèbrent une messe clandestine pour obtenir le départ de l'évêque, et ils sont exaucés: Ils sont délivrés de Piguet parce que celui-ci, jouant d'un piston papal, a réussi à obtenir un régime privilégié.

Si on est croyant, si on croit que l'ordination de Karl Leisner fut un grand moment mystique, alors tout se passe comme si la Providence avait fait en sorte d'acheminer Piguet de Clermont à Dachau pour que cet instant se réalise. Comme la Providence a le sens du romanesque, de la même façon que Graham Greene un peu plus tard imaginera un prêtre alcoolique pour exorciser la puissance et la gloire, elle aurait choisi pour le rôle de l'évêque un anti-héros absolu. Avec ce casting d'enfer, Gabriel Piguet serait envoyé à la rencontre de Leisner, comme Ananie, 2000 ans avant, à la rencontre de Paul.

Dans mon enquête, j'avais fait l'impasse sur l'ordination de Leisner, je l'avais considérée comme anecdotique. Finalement tout nous ramène à Dachau. Il n'y a plus d'énigme Piguet, il reste un mystère Piguet.

Mai 2004: J'ai mis sur une nouvelle page la synthèse de  mon enquête sur Karl Leisner et la baraque des prêtres à Dachau.

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