HISTOIRE DE LA CSF SOUS L'OCCUPATION, « l'enfance de Thales » Et les autres ? le cas de LMT (Création 11 novembre 2012)
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Pour mieux comprendre le cas de la CSF, nous portons notre regard sur l'histoire d'autres entreprises sous l'Occupation: LMT, sur cette page, mais aussi Peugeot et Philips, aux Pays-Bas.
Création de LMT | Deloraine | Les LLMT | Exfiltration de Deloraine et Busignies |
Lorenz nommée Patenfirma | Travailler pour les Allemands | Travail forcé en Allemagne | La question du sabotage |
La genèse de LMT remonte à la création de la société « Aboilard et Cie », en 1889. La société importa d'abord d'Amérique les premiers câbles téléphoniques isolés au papier et elle effectua ensuite leur fabrication dans son usine de Paris. Dés 1891, elle importa des États-Unis les premiers centraux à batterie locale dont l'administration des PTT agréa le modèle; la société décida alors de construire ces appareils dans ses ateliers. En 1912, elle introduisit en France le système semi-automatique qui fut appliqué aux centraux d'Angers et de Marseille. Rebaptisée « Le Matériel Téléphonique » en 1900, la société devint une filiale d'importation du groupe américain Western Electric et fournit à l'Armée du matériel de transmission. Après la guerre, la société passa sous la coupe de la holding américaine ITT qui avait racheté Western Electric en 1925 et son histoire fut marquée par la mise en service dans les centraux téléphoniques, des systèmes de commutation Rotary qu'ITT avait hérités de la Western Electric1.
L'histoire de LMT fut de plus en plus marquée par la personnalité de Maurice Deloraine, un ingénieur ESPCI, affecté à la fin de la guerre aux laboratoires de la Tour Eiffel du général Ferrié. Ce dernier conseilla à son jeune assistant de poursuivre sa carrière aux Etats-Unis. Pour enlever un appel d'offres des PTT remporté en 1926, LMT avait été amené à s'engager à créer des laboratoires. Deloraine aura la responsabilité de mettre en place les LLMT, dans les anciens locaux de LMT, 46, avenue de Breteuil, alors que les ateliers de LMT étaient transférés dans une nouvelle usine à Boulogne-sur-Seine. C'est ainsi qu'en 1928, Deloraine recruta Busignies dont nous avons parlé plus haut et qui était déjà détenteur de brevets dans la domaine de la radio-goniométrie. En 1933, Deloraine devint directeur technique d'ITT Europe et il conserva toujours des liens étroits avec la filiale d'ITT en Angleterre avec lesquels il entretenait d'excellents rapports, ce qui fut loin d'être le cas avec Lorenz, filiale allemande qu'ITT avait achetée à Philips en 1931. A partir de 1933, Lorenz s'était développée dans le cadre de l'Allemagne nazie. Non seulement aucun dividende ne fut plus reversée à la maison-mère, mais Deloraine ne parvenait pas à obtenir des informations technique de Lorenz. Le patron d'ITT, Sosthène Behn, demanda à rencontrer Hitler qui lui donna de bonnes paroles sur l'avenir d'ITT en Allemagne2. Le fait de ne percevoir aucun dividende de la part de sa filiale allemande était parfaitement acceptable par les actionnaires d'ITT qui misaient sur une croissance dans chacun des pays où la holding était implantée. Ainsi, en France, après une grosse perte de 25 MF en 1932, et des bénéfices médiocres les années suivantes, LMT se redressa à partir de 1937 avec croissance du chiffre d'affaires et bénéfices substantiels, mais aucun dividende ne fut perçu par les actionnaires à partir de 1936.
En France, les LLMT, dont les effectifs avaient atteint 700 personnes en 19303, furent le lieu à partir duquel LMT entreprit une politique de diversification. et étendit ses activités à la radio domestique, la détection et la protection contre l'incendie, la radiogoniométrie et le froid industriel, et, peu avant la guerre, à la demande des ministères de Défense Nationale, elle étudia et construisit des appareils de bord pour avions et divers matériel de guerre. Les LLMT reçurent notamment une commande de la Marine, en 1938 pour fabriquer un radar de veille lointaine à impulsions. Ce radar n'avait pas les mêmes spécifications que celui, à ondes centimétriques, que mettait au point à la même époque la SFR à la pointe Saint-Mathieu, près de Brest, mais il était également très avancé pour l'époque. Installé en février 1940 sur l'île de Port-Cros, près de Toulon, il fut utilisé entre la déclaration de guerre de l'Italie, le 10 juin 1940 et la demande d'armistice du 17 juin et prouva son efficacité en permettant de déjouer une attaque d'avions italiens sur la base de Toulon4. Pendant la drôle de guerre, LMT avait consacré tous ses efforts à la Défense Nationale. La société fabriqua toutes sortes de matériel, bouchons de grenade, têtes spéciales de fusée, postes émetteurs-récepteurs, altimètres etc... Forts de 5400 personnes en 1930, les deux établissements subirent les effets de la récession mondiale, et les effectifs n'étaient plus que de 2700 au moment de la déclaration de guerre. La participation à la bataille de l'armement les fit grimper à 4300 le 31 mai 19405.
Entrée en guerre et repliement
Par bien des aspects, LMT occupe donc une place très voisine de celle de la SFR, mais sa qualité de filiale d'un groupe anglo-saxon va incurver quelque peu sa trajectoire. Les ingénieurs des sociétés ITT d'Angleterre, n'ayant pas été réquisitionnés en Angleterre pour participer à des projets militaires, Deloraine en fit venir une demi-douzaine pendant la drôle de guerre, pour travailler avenue de Breteuil. Ceci n'empêchait point que les laboratoires de Paris et de Londres travaillaient de façons complètement cloisonnée. Lors d'une visite à Paris, Watson-Watt, le responsable des développements radar anglais avait expliqué à Deloraine que la question des radars n'était pas traitée en France avec la sécurité nécessaire et que des échanges techniques sur ce sujet était absolument exclus. En mars 1940, il semble que la situation ait évolué, des savants anglais se rendirent en France, et Deloraine fut invité à aller voir leurs installations. A peu près à la même époque, Maurice Ponte, le responsable des projets radars de la SFR avait un mal fou à obtenir un visa et dût finalement mettre en avant la nationalité, britannique, de son épouse pour aller présenter son magnétron à son homologue de la GEC à Wembley. Un mois avant la visite de Ponte à Wembley, c'est Deloraine qui avait transmis aux Anglais toutes les publications françaises concernant le radar, y compris celles émanant de la SFR, et il fut surpris d'entendre de la part des Anglais que cette documentation déjà publiée devait désormais être classifiée6.
Le 12 juin 1940, les laboratoires de l'avenue de Breteuil et l'usine de Boulogne effectuèrent leur repliement dans une usine désaffectée du village de Bois-Laribière, près de Limoges. Deloraine et un noyau des LLMT avaient pris la route de Bordeaux pour arranger l'embarquement de ses ingénieurs anglais à Bordeaux. Le général Jullien, responsable des télécommunications qui se trouvait avec le gouvernement à Bordeaux informa Deloraine que l'amirauté britannique avait envoyé un télégramme pour autoriser le personnel des laboratoires de Paris à embarquer, mais le général ajouta que ceux qui étaient mobilisés seraient alors considérés comme des déserteurs. On ne sait pas exactement combien de tickets d'embarcation les Anglais ont proposé à ce moment-là, mais les ingénieurs des LLMT ne voulaient pas s'embarquer sans leurs familles, dispersées aux quatre coins de la France. Toujours est-il que le personnel des LLMT presque au complet se retrouva dans les différents locaux récupérés autour de Bois-Laribière. Le commandant Labat qui semble avoir été très proche de Deloraine et des LLMT était également à Bois-Laribière. Après la signature de l'Armistice et l'instauration de la ligne de démarcation, le personnel replié se retrouva en zone libre et c'est la raison pour laquelle la création de laboratoires à Lyon fut initiée dés septembre 1940, en avance de quelques mois sur l'implantation de la SFR. Dans les deux cas, le gouvernement français, c'est-à-dire Labat, fut à l'initiative de ces implantations7.
Exfiltration de Deloraine et Busignies
Deloraine rentra à Paris où il rencontra le colonel allemand, ancien ingénieur de la Deutsche Post, chargé de remettre l'usine de Boulogne en route et en septembre, il reçut, par l'intermédiaire de l'ambassade des États-Unis à Paris, un message de son patron, Sosthenes Behn, qui l'incitait à trouver le moyen de se rendre aux États-Unis avec quelques-uns de ses collègues. Labat, mis au courant du projet d'exfiltration, donna sa bénédiction8. Un petit groupe de 13 personnes fut constitué, comprenant Deloraine, Busignies, spécialiste de la radiogoniométrie, Labin, spécialiste du radar, Chevigny, spécialiste des tubes spéciaux pour radars et leurs familles. Une demi-douzaine de rouleaux de plans fut expédiée à l'avance et remise à l'ambassade des États-Unis à Vichy. Les personnes passèrent ensuite la ligne de démarcation et gagnèrent Lisbonne via Marseille, Alger, Casablanca et Tanger. A Lisbonne, ils s'embarquèrent sur un vieux paquebot et arrivèrent à New-York le 31 décembre9. Cette exfiltration représente le seul cas où les anglo-américains manifestèrent un quelconque intérêt vis-à-vis de la technique française dans le domaine de la radioélectricité. Encore faut-il mettre quelques bémols à cette affirmation, car si Deloraine et Busignies bénéficièrent de grands moyens, à commencer par un terrain de 20 hectares à Long Island, pour y installer un laboratoire de radiogoniométrie ITT, aucun des quatre Français ne fut autorisé à discuter de radar avec qui que ce soit.
Cette défection de quatre ingénieurs talentueux n'empêcha évidemment ni l'usine ni les laboratoires de poursuivre leurs activités en France. Deloraine devint par la suite directeur de LMT, mais il n'était à l'époque que directeur technique. Le directeur général de LMT était Jean Roussel, un homme de 46 ans qui justifia à la Libération son choix de rester en poste par le fait qu'il valait mieux garder à la société une direction française et qu'ainsi « soit assuré par un français la défense des employés ». Il fallait également, d'après Roussel, continuer à fournir les administrations françaises10.
Le fait que LMT soit aux mains d'un actionnariat états-unien ne modifia qu'à la marge le comportement des Allemands vis-à-vis de la société. Les Etats-Unis n'étaient pas encore engagés dans la guerre lors de l'arrivée des Allemands à Paris, mais de toutes façons, les Allemands n'entendaient pas plus spolier les actionnaires de LMT qu'ils n'avaient spolié ceux de la SFR ou ceux de Lorenz en Allemagne. Ils exigeaient simplement d'être servis en tant que clients. L'irruption allemande dans LMT se déroula néanmoins de façon légèrement moins brutale que dans les sociétés purement françaises et la prise de contact fut légèrement différée. Le 9 juillet 1940, les services de transmissions bloquaient les stocks de l'usine de Billancourt. Deux officiers allemands, le capitaine Wurtzler et le capitaine Schaer furent chargés des relations avec LMT. Dans le courant du mois de juillet, le capitaine Wurtzler ordonna de procéder à la réfection des installations radiogoniométriques de l'aéroport du Bourget qui avaient été fournies par LMT, et le 2 août 1940, il demanda le catalogue des fabrications de LMT. Le 2 septembre 1940, LMT reçut de la part de la Luftwaffe une demande de renseignements. C'est également en septembre que la société cousine Lorenz fut nommée Patenfirma de LMT. Un représentant de Lorenz, Riessner s'installa dans un bureau des Champs-Élysées. Lorsqu'une autre société allemande, la SAF passa une commande de disques redresseurs, LMT en référa au ministère de la Production industrielle par le truchement du syndicat de la construction électrique, et le ministère donna son accord pour les commandes respectives de Lorenz et de la SAF le 5 novembre 194011.
On se retrouve donc dans un schéma très proche de celui de la SFR. LMT tenta de se soustraire aux commandes de Lorenz en prétextant qu'il devait honorer des commandes françaises. LMT produisant avant la guerre du matériel essentiellement civil recevait en effet un certain nombre de commandes de la part des PTT, mais en février 1941, le représentant de la Rüstung-Inspektion, section Air rappela à LMT qu'il était sous tutelle et qu'il ne pouvait par conséquent pas prendre de commandes sans autorisation et en avril, le ministère de l'Air allemand réitéra l'injonction d'exécuter les dernières commandes sous le contrôle de Lorenz. Ces ordres furent confirmés par le ministère de l'Air allemand en avril et en mai 1941. En fin de compte, LMT accepta les commandes allemandes, ses effectifs et son chiffre d'affaires atteignirent un niveau supérieur à celui de l'année record 1930, jamais égalée12.
Comme dans le cas de la SFR13, le fait de travailler pour le compte de clients sérieux et honnêtes se traduisit par des exercices bénéficiaires tout au long de la période. Il s'agit de bénéfices raisonnables auxquels il faut d'ailleurs attacher une importance relative en l'absence d'information comptable concernant les diverses provisions couramment pratiquées en temps de guerre et susceptibles de changer le résultat du simple au triple. Le résultat le plus remarquable est celui de l'exercice 1944 où il reste positif, ce qui est une exception dans le paysage des entreprises françaises.
Pour assurer ces performances financières, les effectifs qui avaient fondu après la débâcle de juin 1940, dépassèrent en 1942 leur niveau de mai 1940.
Sept 39 |
Mai 40 |
Juin 41 |
Juin 42 |
Juin 43 |
Juin 44 |
Avr 45 |
Sept 45 |
2700 |
4300 |
3300 |
3300 |
4700 |
4400 |
4200 |
5400 |
Dans le chiffre d'affaires, la part des commandes
allemandes se trouve légèrement en-deçà de ce qu'elle a été
dans le cas de la SFR. Le décalage dans le temps évoqué ci-dessus
se traduit par un pourcentage de seulement 3,1% pour l'exercice 1940,
alors qu'il est plus du double (8,5%) pour la SFR. Le pourcentage des
commandes allemandes s'accrut ensuite régulièrement: 32,4%, 52,2%,
66,2% pour les années respectives 1941, 1942, 194314.
Concernant les différents dispositifs de relève et de travail forcé en Allemagne, LMT paya un plus lourd tribut que la SFR. Pour un effectif global comparable, le nombre des requis pour le travail en Allemagne fut à peu près le double, et il s'étendit beaucoup plus que pour la SFR aux catégories non strictement ouvrières. Plus de 700 personnes au total, dont 15 ingénieurs15. Faut-il y voir la simple conséquence d'un reliquat d'activités civiles plus important pour LMT que pour SFR, ou bien une moindre protection accordée par Lorenz avec qui les relations auraient été moins amicales que celles de la SFR avec Telefunken ? Ou bien une stratégie différente de la part de Lorenz qui aurait caressé le rêve d'intégrer le différentes sociétés ITT à son avantage ?
A la Libération, lorsqu'elle fut amenée à rendre des comptes sur sa collaboration avec l'occupant, la société mit évidemment en avant qu'elle n'avait accepté que sous la contrainte les commandes allemandes et qu'elle avait tenu autant que possible à l'écart des affaires le « commissaire-administrateur » de Lorenz. Comme la SFR, LMT déclara avoir facilité la mutation de son personnel israélite dans l'établissement de Lyon, mais LMT évoqua aussi des aides pour passer à l'étranger, comme elle évoqua la fourniture de moyens matériels aux volontaires qui voulaient gagner la France Libre. L'ouverture aux diverses organisations de résistance des moyens de reproduction et de microfilms fut également mise en avant.
En janvier et février 1942, une feuille ronéotée, « Le Micro » émanant d'un « Comité populaire de chez LMT » fut distribuée dans les ateliers de l'usine de Boulogne. D'inspiration communiste, cette feuille clandestine présentait des revendications assez ordinaires de type syndical: majoration des heures supplémentaires, augmentations des salaires, indemnité de charbon etc... La diffusion de cette feuille provoqua un malaise chez les délégués qui menacèrent de démissionner. En fait, les délégués défendaient les mêmes revendications, mais la feuille clandestine accompagnait les revendications sociales de mots d'ordre politiques antiallemands, antivichystes et prosoviétiques et les délégués ne voulaient pas être inquiétés à cause de cet amalgame. Le Micro de février 1942 comportait 3 lignes au sujet des productions de matériel de guerre: Travailleurs, nous aussi, contre notre ennemi mortel, Sabotons !, Ralentissons la production de guerre destinée à Hitler. Ces mots d'ordre dactylographiés furent renforcés (Voir la copie ci-dessous) par un mot d'ordre manuscrit « Refusons la production de guerre » dont on voit bien le caractère très délicat, s'adressant à des ouvriers qui vivent de cette production de guerre. Pour équilibrer, les rédacteurs du tract ont aussi rajouté une revendication sécuritaire concernant les bombardements anglais: « Dés l'annonce du danger, exigeons les portes ouvertes ! »16
Avec l'annonce de la relève, avant même la relève
forcée de septembre 1942, les mots d'ordre contre « le travail
pour l'Allemagne » seront remplacés par des mots d'ordre
contre le « travail en Allemagne ».
Notes de bas de page
1 Historique de la société ITT, dossier LMT (AN, Z/6NL/13039). Voir aussi Pierre Lanthier, Les entreprises du secteur électrique, Dans Histoire générale de l'électricité en France, Tome 2 (L'interconnexion et le marché, 1919-1946), Fayard, 1994, pp.1047-1050
2 Maurice Deloraine, Des ondes et des hommes, Flammarion, 1974
3 Maurice Deloraine, les chercheurs de l'avenue de Breteuil, pionniers des télécommunications, document interne LCT, 1978, communiqué par Yves Blanchard.
4 Blanchard, Histoire du radar, p.176
5 Note sur l'application à LMT de l'article 5 de l'ordonnance du 26 mars 1945, avril 1945, Dossier LMT (AN, Z/6NL/13039)
6 Deloraine, Des ondes et des hommes, pp.158-159
7 Maurice Deloraine, Les rapports du laboratoire « Le Matériel Téléphonique » avec le général Labat, dans la Liaison des Transmissions , n°59 spécial général Labat, Septembre-octobre 1969
8 Deloraine, Revue des transmissions n°59
9 Deloraine, Des ondes et des hommes, pp.163-168
10 Déposition de Jean Roussel, 16 décembre 1947, Dossier LMT (AN, Z/6NL/13039)
11 Relations avec les autorités allemandes depuis juin 1940, dossier LMT (AN, Z/6NL/13039)
12 Feuillets intitulés « Capital » dans Rapport de 1945, dossier LMT (AN, Z/6NL/13039)
13 Les données chiffrées concernant LMT sont à comparer avec celles de la SFR, annexe 1.
14 Rapport de l'expert comptable, p.60, dossier LMT (AN, Z/6NL/13039)
15 Rapport de l'expert, p.37.
16 Le Micro LMT Boulogne Février 42, journaux clandestins (AN, 78AJ 6)