HISTOIRE DE LA CSF SOUS L'OCCUPATION, « l'enfance de Thales »

Le communiste Maurice Pallas


(Création  11 novembre 2012, mise à jour janvier 2015)

 

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L'auteur

Une part de la classe ouvrière se reconnaissait dans le parti communiste qui n'avait cessé de progresser en France depuis l'abandon de sa politique sectaire, en 1934. De son côté, le patronat français considérait le bolchevisme comme son ennemi naturel et les services du personnel des différentes filiales de la CSF partageaient cette vision du monde, entretenant naturellement de bonnes relations avec les services de police chargés de surveiller les communistes. A la suite du pacte germano-soviétique, le parti communiste avait été dissous en septembre 1939 et sa direction avait plongé dans la clandestinité, la presse clandestine dénonçant la légitimité de « la guerre impérialiste » menée par les deux camps. Que le patriotisme n'ait pas servi de boussole aux communistes de la drôle de guerre est une réalité. Certains, comme Maurice Pallas payèrent très cher non pas leur attitude personnelle, mais celle du parti auquel ils étaient demeurés fidèles. 

Levallois Saint-Angeau Saint-Paul d'Eyjeaux Bossuet
Retour à Levallois 2015: témoignage du petit-fils




Levallois

Un décret de novembre 1939 portant sur les mesures à prendre à l'égard des individus dangereux pour la Défense nationale permettait l'internement administratif des communistes à la discrétion des préfets. Les inspecteurs de police s'informaient auprès des directions du personnel qui étaient parfois aux prises avec des revendications concernant les conditions de travail et le principe des soixante heures payées quarante. Il y avait évidemment des communistes à Levallois, comme dans toutes les usines de la banlieue Nord, mais je n'ai pas pu trouver des sources concernant leur activité pendant la « drôle de guerre ». A partir d'avril 1940, on observe une montée de l'anticommunisme dans la presse et l'offensive allemande du 10 mai 1940 alimentera les craintes d'une cinquième colonne communiste, provoquant quelque 160 nouvelles arrestations1. Le 27 mai, à 16 heures, des policiers s'étaient présentés à l'usine de Levallois et arrêtèrent Maurice Pallas, serrurier de 52 ans entré à la SFR en 1937.

Pallas sera transféré dans différents camps, jusqu'à celui de Bossuet, en Algérie où il sera probablement libéré en 1943, quelques mois après l'arrivée des Américains. Nous ne connaissons de lui que ce que les correspondances archivées par la bureaucratie des camps et des préfectures peuvent dévoiler2. Chaque demande de libération fait travailler cette bureaucratie. Le camp de Baillet vers lequel est d'abord acheminé Pallas après son interpellation est situé près de Pontoise. Beaucoup de communistes ont suivi le même trajet, de Baillet au fort de la Levée à l'Ile d'Yeu. Ils étaient dirigés ensuite vers Châteaubriant ou vers d'autres camps. Dans le cas de Pallas, ce sera Saint-Paul d'Eyjeaux, en Haute-Vienne, après un transit au camp de Saint-Angeau.

Saint-Angeau

On ne s'étonnera pas que dans sa première demande, Pallas fasse état de ses sentiments patriotiques plutôt que de ses convictions révolutionnaires.

Lettre du 12 octobre 1940, expédiée depuis Saint-Angeau (Cantal)

de Monsieur Pallas Maurice à Monsieur le ministre de l'Intérieur

« A l'honneur de lui communiquer qu'il fut arrêté le 29 mai 1940 à 16 heures alors qu'il travaillait dans l'usine SFR à Levallois dans laquelle on confectionnait de nombreux postes de TSF pour la défense nationale. Malgré son âge et les fatigues que cet effort prolongé lui procurait, il fut d'une assiduité à son travail sans exemple.

Depuis cette date, il fut à Baillet, Ile d'Yeu et Saint-Angeau, spectateur impuissant devant la meurtrissure qu'apportait la défaite de la France. Aujourd'hui comme avant son arrestation dont il ignore toujours le motif, il demande à collaborer activement, par son travail, au relèvement de la France comme il avait contribué à sa victoire de 1914 à 1919, c'est-à-dire pendant cinq années, occupation comprise, pendant lesquelles il reçut une blessure devant Verdun et deux citations dont l'une pour avoir sauvé son officier blessé entre les lignes.

Il conserve l'espoir que cette atteinte portée à son honneur et à ses sentiments patriotiques, recevra une juste réparation. En foi de quoi il remet cette requête à la très haute compétence de Monsieur le Ministre de l'Intérieur. »

 Le camp d'Anjeau est dirigé par un Lieutenant Fourniole qui émet un avis favorable à la libération, peut-être parce que son travail serait facilité s'il avait moins de pensionnaires.

Fiche de renseignements du 15 octobre 1940

« Date d'arrestation: 27 mai 1940

Motif d'arrestation: se déclare adhérent au PC depuis 1930

Motif invoqué par le détenu pour obtenir sa libération: appartenait au PC depuis 1931, mais jamais comme membre actif, n'a jamais subi de condamnation, demande sa libération pour retrouver son foyer et collaborer activement par son travail au relèvement de la France.

Renseignements divers: Le surveillé Pallas est bien noté au camp de Saint-Angeau depuis son arrivée au camp. Il s'est toujours fait remarquer par sa belle tenue, se pliant sans restriction aucune, à la discipline existante.

Avis du Lieutenant Fourniole, commandant le centre: Sans objections pour la libération, j'émets un avis favorable en vue de la libération de l'interné Pallas.

Avis du colonel Conquet, commandant la subdivision d'Aurillac: Défavorable. »

Le colonel dont dépend le camp de Saint-Anjeau est basé à Aurillac. Il voit les choses de plus loin que le commandant du centre et ne trouve pas de bonnes raisons pour libérer un communiste et émet donc un avis défavorable. Le dossier Pallas est déjà mal parti lorsqu'il arrive en Seine-et-Oise, où, de la préfecture, il est réexpédié à Argenteuil aux bons soins du commissaire de Police qui le confie à l'agent Louis Q.

18 novembre 1940, Agent de la sureté Louis Q. à Monsieur le commissaire central, chef du 2eme district.

« J'ai l'honneur de vous faire connaître les renseignements sur l'intéressé: le nommé Pallas Maurice, domicilié 23, rue du Troupeau à Argenteuil (Seine & Oise) réside depuis plusieurs années dans notre ville. Ex-conseiller municipal communiste, militant très actif de ce parti, il était le conseiller juridique des chômeurs. Agitateur de premier ordre, et bon orateur, il avait une certaine autorité sur la masse ouvrière. Après la dissolution du parti, le nommé Pallas n'a jamais cessé de militer, en vue de regrouper les meilleurs éléments communistes, pour essayer de faire triompher les mots d'ordre de la Troisième Internationale. En raison de l'activité actuelle du parti communiste dans notre région, il semble que la libération d'un tel élément n'est pas souhaitable. »

Á Argenteuil, l'agent de la sûreté est habilité à donner un avis. Moins il aura de communistes dans son secteur, mieux il se portera, l'avis sera donc négatif. Le dossier remonte à la préfecture par l'intermédiaire du commissaire qui se range à l'avis de son agent.

21 novembre 1940, cabinet du préfet de S&O

« Maurice Pallas a fait une demande de libération... Le commissaire est opposé à sa libération

Solution proposée: Maintenir à Saint-Angeau. »

Saint-Paul d'Eyjeaux

Le préfet de Seine-et-Oise, constructif, a « proposé » une solution au cas Pallas: le maintien au camp de Saint-Angeau. En fait, Pallas ne sera pas vraiment maintenu à Saint-Anjeau puisque le camp est supprimé et que les prisonniers sont transférés dans la Haute-Vienne, à Saint-Paul d'Eyjeaux, où le chef de camp avait fait remarqué, dans un rapport au Préfet que la conjonction d'un sol argileux et d'une climat humide rendaient aux quelque six cents internés du camp la circulation extrêmement difficile puisqu'une boue gluante recouvrait la plus grande partie du camp. Pour atteindre les W.C., gardiens et internés devaient traverser une couche épaisse de 20 à 25 centimètres. 3

Une deuxième demande de libération émane alors de la famille de Maurice Pallas, son fils de vingt ans, également prénommé Maurice et sa compagne.

1er mars 1941, Pallas Maurice fils, 3, rue du Troupeau, Argenteuil

« Monsieur le Préfet, je solliciterais votre haute bienveillance pour examiner le cas de mon père, Monsieur Pallas Maurice arrêté le 27 mai 1940 et depuis détenu au camp de Saint-Paul d'Eyjeaux, Haute-Vienne.

Monsieur le Préfet, mon père est un homme de 52 ans, honnête et respectable. Héros de la Grande guerre (Verdun), chemin des Dames, 2 citations. Je vous demanderais, Monsieur le Préfet, de bien vouloir faire une enquête, tant à son usine, la SFR, rue Greffuhle à Levallois qu'à Argenteuil. Il est partout connu honorablement. Moi, son fils, je dois partir prochainement dans un chantier de jeunesse étant de la classe 40. Je serai heureux de voir mon père revenir dans ses foyers et retrouver la liberté chère à tous les humains. Recevez monsieur le Préfet l'expression de ma haute considération. »

4 mars 1941, Argenteuil, Madame Louise Roux, 3, rue du Troupeau, Argenteuil

« Monsieur le Préfet, veuillez excuser la liberté que je prends en sollicitant de votre bienveillance la libération de M. Pallas Maurice, mon compagnon auprès duquel je vis depuis 11 ans.

Monsieur Pallas, ancien combattant ayant fait toute la guerre de 1924-1918 avec dévouement (Voir livret militaire) a été arrêté le 27 mai 1940 à l'usine de la SFR à Levallois, où il travaillait depuis 3 ans

Je vous supplie, Monsieur le Préfet, de bien vouloir étudier le cas de M. Pallas et lui permettre étant donné son âge de pouvoir bientôt retrouver dans son foyer la force et le courage si nécessaire à l'heure actuelle, où chacun est éprouvé par une trop grande détresse morale.

Dans cet espoir, Monsieur le préfet, recevez l'assurance de mes sentiments bien respectueux.»

Le jeune Maurice Pallas qui demande de faire une enquête à l'usine a-t-il pris des contacts avec le service du personnel de la SFR ? A-t-il reçu l'assurance que la SFR saurait donner sur son père des appréciations de nature à orienter dans le bon sens le choix du préfet. Hélas les services de la préfecture de Seine-et-Oise ne jugent pas nécessaire de rediligenter une enquête puisqu'une simple opération de « copié-collé », comme on dira soixante ans plus tard, suffit à justifier le refus.

5 avril 1941 Le préfet de S&O au préfet de Haute-Vienne

« J'ai l'honneur de vous informer de la décision que j'ai prise de m'opposer à la libération du nommé Pallas [...] Pallas, ex-conseiller municipal communiste, militant très actif de son parti, était en effet un agitateur de premier ordre, bon orateur, ayant une réelle autorité sur la classe ouvrière. Après la dissolution du parti, il n'a jamais cessé de militer en vue de regrouper les meilleurs éléments communistes pour essayer de faire triompher les mots d'ordre de la IIIe Internationale. Dans ces conditions, il me paraît indispensable que l'intéressé soit maintenu dans un centre d'internement. »

Il est tout à fait vraisemblable que le fils du conseiller d'Argenteuil ait été lui-même communiste. En février 1942, à la demande de l'administration militaire allemande, les Renseignements généraux mènent une enquête sur Maurice Pallas fils, d'où il résulte que ce dernier a travaillé chez Aufirec, à Pantin, à l'entreprise générale, à Issy-les-Moulineaux et chez Chausson à Gennevilliers. Tous ses employeurs le considèrent comme un ouvrier sérieux, travailleur et de bonne moralité. Pallas ne s'est jamais jamais fait remarquer par une quelconque activité politique. Son dernier employeur indique que le jeune Maurice est retourné vivre dans la famille de ses parents, en Charente Maritime, à la suite d'une maladie4.

Bossuet

Après avoir goûté aux charmes de la Haute-Vienne, Pallas est à nouveau transféré. Cette fois-ci, il quitte l'hexagone pour Bossuet dans le sud-Oranais, là où on envoie les communistes considérés comme les plus dangereux . Les conditions de vie y sont sans doute un peu meilleures qu'à Saint-Paul d'Eyjeaux, mais les communistes qui y sont dirigés ne le savent pas et voient dans la déportation en Afrique du Nord la promesse d'une mort lente5. Dés son arrivée à Bossuet, Pallas formule donc une nouvelle demande de mise en liberté.

20 mai 1941 Maurice Pallas, Bossuet, département d'Oran, (Algérie) à M. le Préfet de S&O

« J'ai l'honneur de vous transmettre le renouvellement de ma demande de libération pour les motifs indiqués déjà dans la première lettre que j'ai eu l'honneur de vous adresser le 5 octobre 1940.

N'ayant eu aucune réponse à cette lettre, et ma situation s'étant aggravée par le fait de la déportation en Afrique du Nord, j'ose espérer que vous voudrez bien prendre en considération la présente demande afin que j'obtienne satisfaction par mon rapatriement que vous voudrez bien faire procéder à ma libération définitive attendue très anxieusement par ma famille, laquelle, actuellement privée de son chef, vit dans de très grandes difficultés. Dans cet espoir, je vous prie... »

Il faut attendre presque un an pour que le préfet d'Oran juge opportun de donner une suite à cette dernière demande. Comme à Saint-Angeau, le commandant du camp a donné un avis favorable à la libération dont la demande chemine à nouveau de préfet en préfet.

28 mars 1942, Préfet du département d'Oran au Préfet de S&O

« Le nommé Pallas Maurice a été interné au centre de séjour surveillé de Bossuet, cette mesure est intervenu à la suite d'un arrêté pris par vos soins le 23/05/40.

Le commandant du camp a donné les renseignements suivants:

  • Situation de famille: marié, 3 enfants.

  • Notes obtenues pendant le séjour au camp: bonne conduite.

  • Avis du commandant du camp: favorable à la Libération.

Je vous serai très obligé de vouloir bien exminer le cas de cet interné, conformément aux instructions de M.le Ministre Secrétaire d'Etat à l'Intérieur, en date du 4 octobre 1940, n°154, et me donner avis sur l'opportunité de libérer l'intéressé. »

Cette fois-ci, arrivé à la préfecture de Seine-et-Oise, le dossier est dirigé sur la gendarmerie plutôt que sur le commissaire de police.

16 avril 1942, Préfet de S&O à Lieutenant-Colonel commandant la gendarmerie de Versailles

« J'ai l'honneur de vouloir bien me donner votre avis sur l'attitude politique et l'opportunité de la libération du nommé Pallas Maurice... »

Mais les enquêteurs de la gendarmerie qui vont sans doute puiser leurs renseignements à la même source que l'agent de sûreté Q. un an plus tôt y trouvent les mêmes informations.

24 avril 1942, rapport de l'adjudant-chef, commandant la brigade d'Argenteuil-Mairie.

« Pallas Maurice... n'a pas été interné sur indications de la gendarmerie.

Toutefois, les renseignements sur l'intéressé sont très défavorables: Ex-conseiller municipal communiste ... [Le texte est rigoureusement identique à celui du 18 novembre] ... mots d'ordre de la 3eme Internationale.

II travaillait maison Hispano à Bois-Colombes et il a été arrêté par les services de la Préfecture de Police. »


27 avril 1942 Message de l'adjudant-chef vu et transmis par le capitaine Boucheseiche avec la mention libération peu souhaitable, vu et transmis par le chef d'escadron Picini à Monsieur le Préfet de S&O

« Avis: A maintenir interné. »

Le rapport de gendarmerie n'a mis que trois jours à remonter trois échelons hiérarchiques, mais arrivé à la préfecture, le dossier attendra deux mois sur un coin de bureau avant que les services du préfet répondent sur un ton un peu agacé qu'ils ont déjà fait une réponse deux ans avant et qu'il n'y a aucune raison pour qu'il change d'avis.

27 juin 1942 Le préfet de Seine-et-Oise Marc Chevalier à Monsieur le préfet d'Oran.

« Comme suite à votre communication... relative au nommé PALLAS Maurice, habituellement domicilié 33, rue du Troupeau à Argenteuil (Seine & Oise), interné administrativement au centre de Bossuet (Algérie), j'ai l'honneur de vous faire connaître que je donne un avis défavorable à la libération de cet individu.

Ex-Conseiller Municipal d'Argenteuil, militant très actif du parti, bon orateur, il exerçait une très grande autorité sur la masse ouvrière et était le conseiller juridique des chômeurs.

Après la dissolution du parti communiste, il a continuer à militer en vue de regrouper les meilleurs éléments révolutionnaires, afin de faire triompher les mots d'ordre de la IIIeme Internationale. J'ajoute qu'avant son internement, Pallas travaillait à la maison Hispano à Bois-Colombes où il a été arrêté par les services de la Préfecture de Police. J'ai déjà été amené, alors que cet individu séjournait au camp de Saint-Paul d'Eyjeaux (Hte Vienne) à demander le maintien de son internement, position que je ne puis que confirmer. »

A Bossuet, Pallas la majorité des 400 internés étaient des communistes pour la plupart ouvriers et syndicalistes. La plupart des libérations furent effectuées en mai 1943, six mois après le débarquement américain 6

Retour à Levallois

On retrouve la trace de Maurice Pallas en 1946 à la SFR, avec une qualification de serrurier P27. Redevenu dirigeant syndical et courroie de transmission de la nouvelle ligne défendue par Thorez, il harangue les ouvriers de la rue Greffulhe pour qu'ils participent à la bataille de la production: « Camarades, nous travaillerons de nuit tant que les besoins de la production se feront sentir »8

Notes de bas de page

1 Crémieux-Brilhac, 1990, Tome 2, p.260 et 277-289. Pour les 160 arrestations, voir Jean-Pierre Besse et Claude Pennetier, Juin 1940, la négociation secrète, Les éditions de l'Atelier, 2006, p. 80

2Le dosier Maurice Pallas a été regroupé aux archives départementales de Seine-et-Oise (AD78, 1W145)

3Denis Peschanski, La France des camps, l'internement 1938-1946, Gallimard, 2002, p.117

4Dossier Maurice Pallas, Renseignements Généraux, Archives de la préfecture de police de Paris.

5Peschanski, p.416

6 Denis Peschanski, Les camps français d'internement (1938-1946), thèse d'état, pp.

7 Archives Thales de Fleury-les-Aubrais, Dossier Maurice Pallas.

8 Jean Cuny, Livre mémoire des hommes de Levallois, de la SFR à Alcatel Tespace, interne groupe Thomson, 1991


Nouveauté 2015: Témoignage familial

En décembre 2014, j'ai été contacté par Jacques Tardy, petit-fils de Maurice Pallas. Voici son témoignage:

Jacques Tardy, décembre 2014

« C'est avec un grand intérêt que j'ai lu vos pages sur le net et en particulier celles sur Maurice Pallas qui est mon grand-père. J'ai découvert une partie de sa vie qui était remplie de terreur et dont il ne parlait jamais... »

«  En réponse à votre mail qui m'a ravi veuillez trouver en pièces jointes les photos de mon grand père et de sa famille .

Pour mes souvenirs l'essentiel était le respect et l'admiration que tous lui portaient et la gentillesse, le calme et la sérénité qu'il dégageait. mon oncle Maurice idolatrait son père, ma mère cherchait plus à mieux le connaitre car il avait quitté ma grand mère alors que ma mère était une enfant.

Nous avions une petite correspondance alors qu'il était en camp en Algérie en autre l'autorisation de mariage de ma mère qui était mineure. malheureusement cette correspondance ainsi que d'autres documents nous ont volé au environ de 1948.

Mes grands parents ont eu 3 enfants : ma tante Marcelle née en 1917 et conçue pendant la permission consécutive à sa blessure de 1916, mon oncle Maurice né en 1920 et ma mère Denise en 1924. Il a connu 4 de ses petits-enfants de son vivant: Roland fils de Marcelle, ma Soeur Josette,  mon frère Patrick et moi.

Pour la vie que nous menions mon grand-père " pépé" venait le dimanche en compagnie de Maurice et de sa femme à la maison, une maison qu'il nous avait obtenir par réquisition par le préfet de Seine-et-Oise Paul Demange. C'étaient des réunions simples, la politique n'a jamais été abordée devant nous les enfants. Ce que j'ai pu entendre à 6 7 ou 8 ans je l'ai ecouté derrière la porte .Voilà, si vous voulez de plus amples explications sur mon oncle MAURICE mon père ou ses frères qui ont tous eu un comportement plus qu'honorable je suis à votre disposition.

Les 3 enfants de Maurice Pallas sont décédés. »

« Je regrette comme vous de n'avoir pas plus d'informations sur sa vie de militant et son role au Conseil municipal d'Argenteuil.»


Maurice Pallas, son fils et son gendre
Photo ci-dessus: Maurice Pallas (à droite), son fils, Maurice (à gauche) et son gendre Tardy

Photo à droite: Maurice Pallas, grand-père, promène ses petits-enfants

Je remercie Jacques Tardy de m'avoir permis de retrouver la trace de ce militant ouvrier et de m'avoir autoriser à mettre en ligne ces photos.
Maurice Pallas et ses petits-enfants


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