Vue d'ensemble Communistes 39-45 

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Grèves, maquis et guérilla urbaine...

Quelques évènements, en vrac

La Grève du Bassin Minier

Guingouin et le maquis du Limousin

L'engagement de la MOI

Fabien et la Libération de Paris

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Quelques évènements, en vrac

            Stéphane Courtois a publié sa thèse en 1980 sous le titre Le PCF dans la guerre. C'est un bouquin de 600 pages qui reste pourtant très insuffisant pour le lecteur qui voudrait connaître l'histoire des communistes sur la période 40-45. Impossible, a fortiori de transmettre cette histoire à travers quelques pages Web qui ne contiennent en fait que le cadre dans lequel l'histoire des communistes a pu se dérouler. Pour avoir moins de regrets, je voudrais jeter en vrac quelques sujets représentatifs de l'histoire des communistes.

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La Grève du Bassin Minier

            La grève des Houillères du Nord, en Mai-Juin 1941 fut le plus grand mouvement revendicatif des années d'occupation. Elle fut animée par les communistes au premier rang desquels se trouvait Auguste Lecoeur.  La quasi-totalité des effecifs du bassin minier, environ 100000 mineurs se mirent en grève sur la base de revendications classiques d'augmentation des saliares et d'amélioration des conditions de travail. Les Allemands eux-mêmes durent organiser la répression pour faire cesser la grève. Des dizaines de supposés meneurs furent déportés.

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Guingouin et le maquis du Limousin

            Le Maquis de la Haute-Vienne, dirigé par Georges Guingouin est le plus bel exemple du développement du Parti dans certaines provinces françaises. Instituteur de 27 ans en 1940, Guingouin sitôt démobilisé réorganisa son ancien "rayon communiste" et devint responsable de la Haute-Vienne dans le parti clandestin. Il prit le maquis vers le début de l'année 41 à une époque où cette pratique n'était courante, ni chez les communistes, ni chez aucune mouvance de la Résistance balbutiante. Guingouin fut surnommé le "préfet du maquis", car il parvint à contrôler partiellement certaines zones de son secteur. En 1944, la Haute-Vienne sera le département qui comptera le plus grand nombre de résistants armés, soit environ 8000 hommes. Peu discipliné vis-à-vis de la direction communiste en zone Sud représentée par Léon Mauvais, Guingouin reçut la capitulation sans conditions des forces allemandes occupant Limoges le 21 Août 44. Promu au grade de Lieutenant-colonel FFI, Guingouin fut grièvement blessé dans un acident de voiture en Novembre 44. Par delà le cas particulier du maquis du Limousin, n'oublions jamais que le direction du Parti était au Nord, mais que le Parti s'est surtout développé au Sud.

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L'engagement de la MOI

            Les étrangers ont joué un rôle primordial dans l'histoire du Parti pendant la guerre. De nombreux étrangers immigrés en France avant la guerre pour des raisons politiques ou économiques, étaient communistes, ce qui ne posait guère de problème pour un parti internationaliste où la section française n'était qu'une parmi d'autres dépendant de l'IC (Internationale Communiste, ou Kommintern). Les différentes sections des MOI (Main d'Oeuvre Immigrée) étaient regroupés par nationalités et ne dépendaient pas directement du parti français. Il y avait des étrangers qui avaient des responsabilités auprès du PCF, comme Eugen Fried, qui était son tuteur, mais aussi Allard-Cerreti, un italien, ou Jean Jérome, juif polonais immigré en que l'on considère comme le grand argentier du Parti entre 1939 et la fin des années 60. Des Français, comme Jacques Duclos ou André Marty eurent également des responsabilités dans l'Internationale et furent amenés à encadrer des partis frères. Parce qu'ils n'attendaient aucune clémence de la part des Allemands, parce que le régime de Vichy ne leur laissait guère de chois en dehors de la clandestinité ou de l'internement, les différents groupes MOI furent particulièrement déterminés dans la lutte contre l'occupant. Parce qu'ils dépendaient directement du Kommintern, par l'intermédiaire de Duclos, on a souvent penser que c'étaient eux que l'on envoyait en première ligne lorsque venait l'ordre de Moscou d'intensifier le combat, alors que les groupes français étaient beaucoup plus insérés dans une dynamique nationale. A Paris, Joseph Epstein, alias colonel Gilles fut un responsable des FTP-MOI. On lui confia également la responsabilité des combattants FTP de l'ensemble de la région Parisienne où la forma de véritables commandos de quinze combattants permit de réaliser un certain nombre d'actions spectaculaires, qui n'auraient pas été possibles avec les groupes de trois qui étaient la règle dans l'organisation clandestine depuis 1940. De Juillet à Octobre 43, il y eut ainsi à Paris une série d'attaques directes contre des soldats ou des officiers Allemands. Ces commandos étaient de plus en plus constitués d'étrangers de la MOI. Le groupe de Manouchian est le plus célèbre. On a pu dire qu'ils avaient été sacrifiés parce qu'ils étaient étrangers. En réalité, depuis 1941, les pertes parmi les groupes armés parisiens ont été énormes. Des maquis MOI ont également joué un rôle de première importance dans la zone Sud, par exemple pour la libération des villes de Lyon et de Toulouse.

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Fabien et la Libération de Paris

                Terminons par la libération de Paris et la figure de Fabien: Le 24 août 1944 dans Paris encore occupé, mais insurgé, alors que le chant d'allégresse de toutes les cloches de la ville couvrait pour un moment les claquements sourds de la mitraille, Fabien , le même qui abattait trois ans plus tôt un officier Allemand à la station de métro Barbès, dirige maintenant l'attaque du Palais du Luxembourg qui abrite l'état-major de la Luftwaffe, protégés par d'énormes blockhaus. Trois ans où il aura tout connu de l'univers des FTP: la guérilla urbaine dans Paris, les maquis dans le Doubs, les déraillements de trains dans le Pas-de-Calais; blessé d'une balle rentrée dans la tête par le coté droit et ressortie par le coté gauche, arrêté, torturé, prisonnier, évadé. Son père et son beau-père ont été fusillés, mais Fabien  est toujours vivant. Il a pris du galon. Le colonel Fabien  a 25 ans. Le Palais du Luxembourg est trop bien défendu pour les assaillants, qui ne disposent que d'armes légères. La nouvelle parvient à Fabien  que trois chars de Leclerc  sont arrivés en éclaireurs à Notre-Dame. Renseigné sur le moyen de joindre Leclerc, il envoie un émissaire à Thiais, et Leclerc met sept chars à la disposition de son camarade FFI. L'armée a ceci de commun avec le Parti qu'on y a des camarades. Le lendemain, Fabien  prit le Palais du Luxembourg avec les compagnies FTP du 5e, 6e, 13e et 15e arrondissements et les sept chars de Leclerc. Au même moment, un autre ancien des brigades, Tanguy, dit Rol, chef des FFI de l'Ile-de-France, recevait avec Leclerc la reddition du général Von Choltitz .

            Paris n'aura pas connu le sort de Varsovie, rasé et écrasé avant d'être libéré. Trois mille FFI mourront quand même au cours de l'insurrection de la capitale. Savourons encore un peu avec les FTP de Fabien , devenus FFI, les cloches qui résonnent, l'attente de la nuit, l'arrivée des sept chars en fin de matinée. La jonction entre les soldats de l'ombre et ceux du désert est une des plus belles pages de l'Histoire de France. De Gaulle  ne s'y est pas trompé, qui, en 1950, écrivait dans ses mémoires:

" ...La tragédie où se jouait le sort de la patrie offrait à ces Français, écartés de la nation par l'injustice qui les soulevait et l'erreur qui les dévoyait, l'occasion historique de rentrer dans l'unité nationale, fût-ce seulement pour le temps du combat... "Vive la France" auront donc cette fois encore crié, au moment de mourir, tous ceux qui, n'importe comment, n'importe où, auront donné leur vie pour elle ... Le communisme passera, mais la France ne passera pas. Je suis sûr que, dans son destin, comptera finalement pour beaucoup le fait qu'en dépit de tout elle n'aura été lors de sa libération, instant fugitif, mais décisif de son histoire, qu'un seul peuple rassemblé." (Mémoires de Guerre, Tome 1, L'Appel, p.287)

            Pour terminer sa soirée, Fabien  se rendit au 44 de la rue Le Pelletier, ancien siège du Parti, reconquis les jours précédents par Camphin  et Ballanger , et où convergeaient tous les responsables du Parti, leurs barbes de clandestins fraîchement rasées, Jacques, Benoît, Charles et les autres.

 

EdC Oct 2003

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