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GRANDES ET PETITES HISTOIRES DU PUITS Voir aussi: Les Palaffittes du lac d'Aiguebelette |
![]() Claude Martin, à la ferme du Puits (devenue La Clairière du Moulin), en 1934 |
Le Livre |
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Bonnes feuilles |
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Table des Matières A la recherche du Puits
perdu ..................................3
Des origines à nos jours, au
fil des siècles .................7
Des cartes de 1730 à nos
jours ...............................13
"Le Puy", "La
Montagne" en 1730 ...........................23
La vie paysanne dans
l’Avant-pays, au 18e siècle.....31
La longue marche des Perrin
vers l’anoblissement ...37
1793 Benoit Burdin ................................................41
1803 François Pichon dit
Martin ..............................55
1833 le fermier François
Guiguet-Pioz .....................59
1848 État des lieux .................................................65
Des bébés qui viennent
mourir à Lépin ....................81
Vestiges des maisons
Chaboud ...............................85
Claude Martin (1826-1906) et
l’aventure argentine... 87
L’eau du Puits .......................................................95
1907 État des lieux .................................................99
1914-1944, guerres et paix ....................................105
1928 un mariage
Guicherd-Callin ...........................111
La ferme du château (suite).................................. 115 La vie de château .................................................123 1860-1980, 120 ans de politique locale ....................133 1933 l’assassin n’était pas très loin ........................145 Claude Martin (1903-1984) ...................................149 Le grand chantier de Fred Muscat ........................157 Résidences secondaires et rurbanisation ................163 Annexe généalogique ..........................................169 Remerciements ...................................................177 |
L'auteur Emmanuel de Chambost, ingénieur de formation et historien en fin de vie a fréquenté Lépin tout au long de sa vie et s’est fait construire une maison au Puits |
Bonnes feuilles (p.7)
[...]
J’avais d’abord imaginé que le présent ouvrage sur l’histoire du Puits serait indépendant de ces histoires des familles Perrin-Chambost, mais j’ai vite réalisé que les deux histoires étaient trop étroitement imbriquées. Faire l’histoire du Puits, c’est faire celle de Lépin-Est où les terres sont majoritairement détenues par la famille Perrin depuis au moins le 17e siècle. [...] |
Bonnes feuilles (p.15)
[...] Nous avons la grande chance d’habiter à proximité d’un lac vers lequel convergent les différents ruisseaux du bassin versant. Les déchets végétaux sédimentent au fond du lac et un carottage effectué au point le plus profond permet d’obtenir un échantillon de près de deux mètres de long, calibré en temps sur presque deux millénaires et permet ainsi de suivre au fil des siècles l’évolution des différentes espèces. La palynologie et l’analyse ADN convergent ainsi pour témoigner d’un déclin de l’agriculture liée à une reconstitution des forêts à la fin de l’époque romaine, aux alentours du VIe siècle, qui correspond à la période de crise qui a suivi, en Europe, l’effondrement de l’empire romain. [...] |
Bonnes feuilles (p.44)
[...] Benoit Burdin (1757-1825), fut bientôt élu maire du conseil général de Lépin. Auparavant, en Savoie le conseil de commune était théoriquement dirigé par un syndic, mais en pratique l’homme fort était le secrétaire, obligatoirement choisi parmi les notaires. L’Annexion de la Savoie, et avec elle, l’alignement sur la loi jacobine, ne changeait pas grand-chose : le « Conseil général de la commune de Lespin » restait représentatif d’une « élite rurale de propriétaires, praticiens, notaires rustiques, collecteurs et fermiers que la plus petite aisance suffisait à distinguer de la masse des cultivateurs pauvres et des miséreux » dont l’homme fort, courroie de transmission avec le nouveau pouvoir jacobin, est maintenant appelé « procureur de la commune ». Pour Lépin, il s’agira du citoyen François Merle. Benoit Burdin nous intéresse tout spécialement, car il était
propriétaire d’une maison de 70 m² et de 1,2 hectare de champs de
seigle et d’avoine dans la propriété qui est connue en 2024 comme
« la clairière du moulin ».
Il n’est pas certain que Benoit Burdin ait jamais habité cette
maison qui avait été la propriété de son grand-père Benoist
Cottard-Burdin (1680-1745). Son père, Nicolas Burdin, né vers 1757
à Lépin,
était l’homme de confiance du sénateur Charles Perrin. [...] |
Bonnes feuilles (p.57)
[...] Le 5 pluviôse de l’an Onze (25/01/1803), François Martin (1765-1829) fit l’acquisition des parcelles que Benoit Burdin possédait au Puits. On vient de voir que Burdin était dans une passe un peu difficile, après le retour de l’émigré Perrin. Les multiples transactions auxquelles il s’était livré, pas toujours heureuses financièrement parlant, souvent en dissimulant les hypothèques, rendaient un peu compliquée la restitution des terres à laquelle il s’était engagé vis-à-vis de Perrin. La vente de la propriété familiale lui permit de disposer d’un peu de liquidités. On ne sait pas très bien si la propriété qu’il vend recouvre exactement les parcelles Cottard-Burdin de la mappe sarde. Cent ans plus tard, la propriété de Jean Martin, arrière petit-fils de notre François Pichon-Martin aura une propriété sensiblement plus étoffée, qui inclut complètement les parcelles Cottard-Burdin et Croibier de 1728 1. Qui était le nouveau propriétaire de la ferme du Puits ? Lorsqu’il prend possession de la ferme du Puits, François Pichon-Martin est âgé de 38 ans. Natif de la commune voisine d’Oncin, [...] |
Bonnes feuilles (p.68)
[...] Le recensement de 1848 ou plus exactement, le « dénombrement » comme on l’appelle à l’époque1, réalisé avant le rattachement de la Savoie à la France, est particulièrement intéressant en ce sens qu’il renseigne sur la commune de naissance de chaque individu, sur leur age, bien sûr, mais aussi sur sa situation matrimoniale et son degré d’instruction. Je ne connais pas les conditions exactes dans lesquelles le recensement a été fait.
Avec une moyenne d’age de 26 ans pour les hommes et de 27,5 ans pour les femmes, il s’agit d’une population jeune, de notre point de vue du 21e siècle bien sûr. Observons toutefois que les enfants de la tranche d’âge la plus basse (0-9) sont moins nombreux que ceux de la tranche d’âge supérieure (10-19), sans que l’on puisse clairement interpréter cette différence. Cette population est dans sa majorité célibataire, 278 sur 411, pas seulement parce qu’elle est jeune, mais aussi parce que l’age moyen du mariage est assez tardif. Dans le tableau ci-dessous, les veufs ou veuves ne sont pas comptés comme célibataires [...] |
Bonnes feuilles (p.72)
[...] Parmi les migrations de proximité, il y en a une qui va marquer la vie du Puits, celle de Jean Martin dit Pieucôte qui va inscrire durablement le patronyme de Martin en bas du Puits. Depuis 1836, Joseph Guicherd-Callin était veuf, et sa malheureuse épouse Antoinette Guillemin Golet lui avait laissé 5 filles dont l’aînée, Marie, avait épousé un an avant le décès de sa mère, un monsieur d’Aiguebelette de onze ans son aîné, François Dupraz-Graillez, veuf et père de deux enfants. Joseph Guicherd-Callin qui avait largement passé la cinquantaine n’avait plus l’espoir de refaire sa vie. Sa seconde fille, Gasparde, avait mis au monde en 1842 un garçon, François, enfant "naturel" né de père inconnu. Joseph va marier sa fille Gasparde avec un garçon d’Aiguebelette, en stipulant dans le contrat de mariage que le couple devra cohabiter avec le père de la mariée. [...] |
Bonnes feuilles (p.89)
[...] Claude Martin (1791-1875) fils et héritier de François Pichon dit Martin (1765-1829) qui avait acheté la propriété de Benoit Burdin en 1803, épousa Jeanne Chevron, native d’Oncin, dont il eut 9 enfants. Le cinquième de ces enfants, né en 1826, fut baptisé Jean-Claude, mais on l‘appela plus simplement Claude, comme beaucoup d’hommes dans sa famille. Il venait après 3 frères et une sœur, et après lui sa mère mit au monde un garçon décédé le jour de sa naissance, puis trois filles. Pour être tout à fait exact, un autre garçon décédé le jour de sa naissance était né avant lui. [...] Le
royaume sarde était représentée à Buenos Aires par un consul,
Antoine Dunoyer, qui se fit un propagandiste zélé de cette
politique d’immigration en rédigent un opuscule Renseignements
à la classe ouvrière, République de la Plata 1853-1854. Cette
propagande tombait à pic en Savoie qui venait de connaître des
années difficiles dans un contexte général de surpeuplement.
Claude Martin fut un des premiers bénéficiaire de l’offre du
gouvernement argentin qui offrait même aux immigrants un petit
pécule remboursable six mois après l’installation en Argentine Il s’embarqua donc à Bordeaux en 1854, après son service militaire, trouva à bord un emploi d’aide-cuisinier et commença à apprendre l’espagnol avec les matelots. Après trois mois de voyage sur mer, il commença à travailler à Buenos-Aires dans une des auberges de la place Monserrat. C’est là qu’arrivaient les chariots assurant la liaison commerciale avec le sud de la province de Buenos-Aires. Claude se constitua un petit troupeau et accepta ensuite de gérer la flotte de chariots d’un Basque qui allait voir sa famille en Europe. Le Basque ne revint pas. Au début, la ligne arrivait jusqu’à Chascomus, puis ensuite jusqu’à Dolorès à quelque 200 kilomètres au sud-est de la capitale, où les prix des terrains étaient dérisoires. Claude acheta un terrain pour y installer la station terminale de sa ligne, station qui devint ensuite une auberge pour les voyageurs qui allaient plus au sud [...] |
Bonnes feuilles (p.153)
[...] Émilie Vial s’est mariée avec son cousin germain Jean Martin en 1890. Leurs enfants sont nés à Lépin jusqu’en 1906, mais les 3 enfants nés entre 1908 et 1916 sont déclarés à Attignat-Oncin, car à ce moment-là, Jean-Martin exploite une ferme au hameau des Chapelles. Ils sont à nouveau recensés à Lépin à partir de 1921 Sur cette photo de 1908, la famille s’est agrandie mais n’est pas encore au complet. Claude, âgé de sept ans est au premier rang, à l’extrême droite. Peut-être le lieu de résidence de la famille variait-il selon les saisons. Un souvenir qui a suffisamment marqué Claude pour qu’il le transmette à ses enfants est le trajet qu’il devait faire du Replat au Puits, un bidon de lait sur le dos à la nuit tombante. Les prés pour faire pâturer les bêtes étaient en haut, au Replat, alors que la parcelle du Puits devait être utilisée pour les cultures. La présence des bêtes au Replat est peut-être ce qui poussait la famille à résider au Replat. Quand elle est au Puits, pour accoucher de sa nombreuse progéniture, Émilie fait appel à la sage-femme locale, sa voisine Jeannette Vagnon,épouse Chaboud. [...] |
Plan topographique de 1840
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![]() 1902, à la ferme du Puits, Emilie Martin et ses enfants
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![]() 1934, Claude Martin à la ferme du Puits
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![]() 1974 Fred Muscat et son Yumbo
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![]() 2023 Les ruines de l'ancienne maison Chabou
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