HISTOIRE DE LA CSF SOUS L'OCCUPATION, « l'enfance de Thales » Matériel produit par la SFR (1940-1944) (Création 11 novembre 2012)
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Sur cette page,
j'ai mis un certain nombre de photos ou de plans de matériels produits
par la SFR pendant les années d'occupation. Disons tout de suite que je
ne suis pas un spécialiste de ces matériels. Il y a beaucoup d'autres
sites, notamment ceux des radio-amateurs et des collectioneurs qui
peuvent proposer des albums plus riches et des descriptifs plus précis.
Je ne saurais trop conseiller à l'amateur de technique radio de se
procurer le DVD qu'aimé Salles a réalisé dans le cadre de son projet
IRMA (aime.salles.free.fr/).
Levallois |
Lyon |
Alger |
Cholet |
L'émetteur 200 Watts AS 59
(Conception Telefunken 1934, 2.5 à 20 MHz) Ci-dessous, l'étiquette qui mentionne à la fois Telefunken et SFR |
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Plans du bureau de dessin de SFR1 |
En mars 1942, le bureau de dessin travaille à la fois pour un projet français et un projet allemand utilisant tous deux des émetteurs de type Thénioux. |
Adaptation des tubes de la SFR aux plans Telefunken
L'usine des lampes qui fournit les tubes de chaque appareil est nécessairement impliquée dans les commandes allemandes: Un émetteur de puissance, c'est d'abord son tube de sortie avec tout le circuit de refroidissement qui peut occuper une pièce entière. Les Allemands sont donc aussi dans l'usine des lampes. Parfois, il s'agit d'adapter les tubes de la SFR aux schéma de connexion de Telefunken. |
Voir aussi Ondulateur Ultrarapid.
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Récepteur universel RU93 Le récepteur universel RU93 fut développé sur initiative française. En octobre 1942, Raymond Villem publia un article « Sur un récepteur universel » dans le Bulletin de la société française d'électricité. Les Allemands, découvrant l'existence du projet en commandèrent à l'usine de Lyon. Marien Leschi, un des adjoints de Labat donna la directive d'essayer de bloquer la production en faisant en sorte qu'un petit pourcentage de pièces ne soient pas servis. De fait, à la Libération, il restait en stock un volume important de RU93 qui servirent à équiper l'armée française. |
Télécharger la publication de Raymond Villem, «Sur un récepteur universel», Bulletin de la Société française d'électricité, oct. 1942 (pdf, 3,2 Mo)
Ensemble émetteur-récepteur E26bis-R15 Les E26bis et R15 expédiés à Alger avaient été fabriqués à la Radiotechnique. |
Récepteur R30 |
Émetteur-récepteur SE469 15 watts, conception Telefunken (à gauche) et plan de la version française du SE469 (1945) |
Le SE469 est un émetteur-récepteur de conception Telefunken. Il fait l'objet d'une commande dés janvier 1941, mais ne pourra pas sortir de l'usine de Cholet avant 1942, le temps que tous les problèmes de production soient résolus, notamment grâce à la présence à Cholet de l'ingénieur allemand Thies (http://siteedc.edechambost.net/CSF/Cholet_Thies). L'appareil apparaît dans les plans du bureau de dessin en février 19452 lorsqu'il sera francisé pour équiper la nouvelle armée française. Pour cette gamme de matériel, on trouve, par contre, une grande quantité de matériel germanisé à la fin de l'année 1940, au moment où la SFR proposait son propre matériel. Par exemple, le 31 octobre 1940, la SFR envoyait un devis pour une série de 20 radiogoniomètres portables au prix unitaire de 29000 francs3. Au mois de décembre suivant, on voit apparaître sur la série de plans 523C à 545C4 concernant à la fois une version française et une version allemande d'un radiogoniomètre Ondes Courtes.
Goniomètres SFR germanisés, décembre 1940. |
Rien ne prouve que ces goniomètres SFR aient été effectivement commandés. Pour des raisons de standardisation de matériel faciles à comprendre, les Allemands préfèreront finalement sous-traiter à la SFR leurs propres modèles E374 et E383 plutôt que de commander les modèles français équivalents.
Le récepteur DRCM se répandra dans les cantonnements allemands, pour le divertissement des soldats. Il ne semble pas qu'il ait été produit ailleurs qu'en France, par la SFR5. Le DRCM est vraisemblablement dérivé de récepteurs conçus par la SFR. En octobre 1941, un an avant la sortie du premier appareil, des «plans commerciaux » avec schémas électriques6 sortent du bureau de dessin de la SFR.
DRCM: plan SFR 430c du 20/11/1940 |
DRCM: plan SFR 430c du 27/01/1941 |
S'il a pu exister une production destinée à des administrations françaises, cette activité est suffisamment faible pour qu'en en janvier 1944 le commissaire de police écrive dans son rapport aux Renseignements généraux que l'activité de l'usine s'exerce « exclusivement au profit des autorités d'occupation. »7
1 Archives du bureau de dessin de la SFR (Archives du monde du travail de Roubaix 130J383, 13J381)
2 Plan 767c (Archives de Roubaix, 130J82)
3 Devis du 31/10/41, dossier DGER 1945, Annexe 20, Instruction Girardeau-Brenot, (AN, Z/6 NL/9910-B)
4 Pour les plans 532C à 535C (Archives de Roubaix, 130J80). Pour le registre correspondant 130J89
5 Fritz Trenkle, Die deutschen Funknachrichtenanlagen bis 1945, Band 2, der zweite Weltkrieg, Telefunken Systemtechnik, 1989.
6 Plans 739c-742c, octobre 1941 (Archives de Roubaix, 130J81). Pour le registre correspondant 130J89. D'autres plans d'autres formats figurent dans d'autres registres, par exemple, pour le format 25000, les plans 814 et 815 du 16/6/41
7 Rapport du commissaire de police aux RG, janvier 1944, (AD49, 21W52)