HISTOIRE DE LA CSF SOUS L'OCCUPATION, « l'enfance de Thales »

L'usine SFR de Cholet 


(Création  11 novembre 2012)

 

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L'auteur

Dans mon "Histoire de la CSF sous l'occupation", l'usine SFR de Cholet tient une place qui déborde largement le chapitre 13 qui lui est consacré. Je présente ici certaines disgressions qui n'ont pas trouvé place dans ces 250 pages du livre, et tout d'abord sur la « Retraite de Cholet », c'est-à-dire, la débâcle et la défaite vue du côté de la SFR, retraite qui est le traumatisme initial de cette période de l'Occupation.

 

La retraite de Cholet
Présence allemande à Cholet
Album Photos
Album Matériel
Les accidents du travail
Communistes dans le Choletais



La retraite de Cholet1

Dés le 17 mai, la direction de la SFR entreprend d'accélérer les opérations de transfert à Cholet, sans toutefois bloquer la production à Levallois. Les opérations sont effectuées sous la direction de Kyticas qui fait partir en premier les ingénieurs et cadres de production non indispensables à l'activité de l'usine de Levallois, ainsi que la presque totalité des machines-outils neuves et les matières premières stockées en magasin et non affectées aux fabrications en cours. Simultanément, à Cholet, on fait construire par la menuiserie de la SFR les baraquements nécessaires pour héberger le personnel transféré. La nouvelle usine de 1800 m2 dont 400 m2 couverts, récemment acquise au centre de Cholet, est mise en état pour pouvoir éventuellement y démarrer des fabrications. Comme l'extension de l'usine n'est pas assez avancée, des bâtiments sont loués pour y installer les services qui ne ressortent pas directement de la production: un château à La Forêt-sur- Sèvres à 30 kilomètres de Cholet pour le service Études1; à Cholet même, des locaux pour y installer bureaux et logements du service commercial.

D'une façon générale, l'organisation des industries de guerre qui avait été quelque peu chaotique, commence à faire la preuve de son efficacité dans la deuxième quinzaine de mai et même au-delà. Selon Crémieux-Brilhac, qui pourtant n'évoque pas les opérations de repliement des usines, « malgré les difficultés d'approvisionnement, l'industrie reste, dans la première décade de juin, le secteur le plus solide du front de défense. Les ateliers poursuivent le montage des matériels et les livrent aussitôt terminés. »2

L'évacuation des usines vers la province, qui s'effectue massivement, en même temps que les ministères, à partir du 9 juin, selon les plans préparés longtemps à l'avance, n'est évidemment pas spécifique à la SFR et touche toutes les grosses entreprises de la région parisienne engagées dans les productions d'armement3. Les ordres du Gouvernement sont confus. Si l'évacuation des ministères est, en soi, une opération identifiée comme lourde et chargée de sens, on ne sait trop de qui dépendent le bon ordonnancement de l'évacuation des usines: ministère de l'armement ? gouverneur de Paris ? Aucune discrimination précise n'est établie entre les différentes industries en fonction de leurs fabrications ou de leurs possibilités réelles de décentralisation. Des ordres contradictoires sont donnés sur la destination des affectés spéciaux.

Le 6 juin, l'ennemi approchant de la Seine, Girardeau ordonne le transfert à Cholet du service commercial et du service des entreprises. Au département des lampes, tout le monde, y compris Ponte, se rend disponible dans la nuit du 7 au 8 pour démonter la machine à pomper qui est chargée sur une péniche stationnée quai Michelet. La fille de Ponte est venue pour faire le café. André Besson, affecté spécial, est alors rappelé à la caserne de Versailles avec son ami Villeminot, pour quelques heures seulement, car finalement, un car de police les ramène à la porte de l'usine. Le 9 juin, alors qu'aucune directive officielle n'est encore communiquée aux industriels, la proposition de repliement sur Cholet de tout ce qui reste à Levallois est tacitement accepté par le ministère de l'Armement. Pendant toute cette journée, l'usine de Levallois travaille encore à plein. C'est dans la nuit du 9 au 10 juin, à trois heures du matin, que parvient par téléphone du sous-secrétariat aux Fabrications de l'Air l'ordre de replier immédiatement 120 tonnes de matériel à bord d'une péniche garée à Argenteuil. Cet ordre sera suivi d'une confirmation écrite. Dans la matinée du 10 juin, l'ingénieur en chef de la Marine Gibouin, approuve ces dispositions, alors que dans l'après-midi, le chef du service de Surveillance de la Marine, avisé des mesures prises, les désapprouve comme contraire aux mesures du gouvernement.

En ce 10 juin, l'atmosphère de Levallois est chargée des fumées provenant des incendies de pétrole de la région de Rouen. En plus du transport par péniche, une partie de l'évacuation se fait par la route. Les camions et leurs remorques destinés à la police du Shah d'Iran sont affectés à cet usage. Le personnel est réquisitionné pour entasser dans ces camions les plans du bureau de dessin et du matériel d'études . Georges Salomon, l'ingénieur responsable de l'affaire d'Iran est chargé du transport:
« Mr Héraut, directeur de Levallois, me confia, avant de partir lui-même, la responsabilité du camion et de sa remorque, chargés des archives Dessin. La principale difficulté était de trouver un conducteur pour cet attelage. Personne ne voulait conduire un camion américain de 12 ou 15 tonnes avec remorque, le tout chargé à bloc. J’avais bien un permis de conduire, mais je ne me voyais pas conduisant cet engin. Un ingénieur belge, qui avait fui avec sa famille devant l'invasion allemande, et qu'on avait recueilli avec beaucoup d'autres en les occupant, vit là l'occasion de se réfugier plus loin, car il n’avait pas de moyen de locomotion. Il m'offrit de conduire le camion. En fait, il n'avait pas plus que moi l'expérience de ce genre de véhicule. Heureusement, au moment de partir, apparut dans la cour de l’usine, le conducteur de camion de l'usine, Henry, en costume de marin. Il avait participé à la bataille de Dunkerque, s'était réfugié en Angleterre, et bénéficiait d'une permission. Il venait aux nouvelles et me dit: "Si vous acceptez que j'emmène ma femme, je vous conduis." J’ai naturellement sauté sur l'occasion et nous partîmes, en entassant par dessus le matériel, la famille belge et Mme Henry. Je ne m'attendais pas aux surprises du voyage. Partis à 15h, nous étions en panne à 16h, près de la porte d’Orléans (bobine d'allumage brûlée). Dépannage par un garagiste trouvé in extremis. Arrêt à 21h à Orsay, où nous passons la nuit sur le bord de la route. Le lendemain, nous mettons toute la journée pour arriver, le soir, à Chartres, avec un réservoir d'essence vide. Je réussis, avec la complicité de mon chauffeur en uniforme, à réquisitionner et obtenir gratis 200 litres d'essence de l’autorité militaire, Nous passons notre deuxième nuit de voyage dans la voiture, dans une rue de Chartres. Le troisième jour, nous arrivons à midi à Vendôme, où nous avons la chance de trouver un restaurant, qui nous sert les premiers plats chauds depuis notre départ. Le soir, nous arrivons à Tours, où siège ce jour-là le gouvernement (mais nous ne le savions pas), et où j'essaie, après bien des allées et venues, de renouveler mon stock d'essence, qui était épuisé. J'y arrive auprès de l'autorité militaire, et nous cherchons, après avoir passé la Loire, un abri pour la nuit. Nous le trouvons dans un petit village, où un habitant met à notre disposition des lits pour les dames et les enfants et un grenier à foin pour les hommes. »4

Chacun se débrouille comme il peut pour rejoindre Cholet. Villeminot est un privilégié, heureux détenteur d'une Simca 5 dont il fait profiter André Besson et un autre collègue du nom de Bahuaud chez le père duquel il passent la nuit à jouer au billard, dans l'île de Saumur, sur la Loire, alors que les unités du génie minent le pont.

Revenons à l'après-midi du 10 juin où l'expédition Salomon quitte Levallois. Le centre des PTT de Pontoise est partiellement détruit par ordre des autorités françaises, qui donnent également l'ordre de préparer la mise hors-service des installations de Radio-France à Sainte-Assise et d'activer de toute urgence les constructions du centre radio-électrique de secours à Auray. A 16 heures 30, Girardeau quitte la région parisienne et gagne Cholet dans la nuit. Il a rendu compte de la situation au général des transmissions Jullien et a donné à Jean Rebotier tous pouvoirs pour gérer la situation à Levallois.. Maurice Ponte, directeur de l'usine des lampes, reçoit la consigne de partir à Cholet le 11 juin au plus tard.

Dans la matinée du 11 juin, il ne reste plus personne dans les ministères, à l'exception du commandant Labat, de l'établissement central du matériel des Transmissions et de Picanet, directeur du service de TSF au ministère des communications. Le commandant Labat qui n'a pas reçu de consignes particulières conseille à Rebotier d'évacuer le maximum de matériel et de détruire les appareils restant. Quant à Picanet, il fait prendre livraison de quelques récepteurs. A 11h40, Gibouin, de passage à Paris, approuve la destruction du matériel Marine qui n'avait pas pu être évacué. Après 14 heures, il n'est plus possible d'obtenir de contact avec une quelconque administrations. Le 12 juin, Rebotier fait procéder aux destructions prévues et donne l'ordre d'évacuation aux vingt personnes demeurées à Levallois. En bon officier de marine qu'il était avant de faire carrière à la SFR, il quitte l'usine de Levallois le dernier, à 8h30, laissant la garde de l'établissement au concierge Villaneau qui a accepté de rester à son poste.

Cholet se gonfle au fur et à mesure que Levallois se vide: de 1182 personnes le 16 mai, l'effectif grimpe à 1400 le 10 juin et atteint 2400 le 21 juin lorsque les Allemands pénètrent dans Cholet. 800 personnes de Levallois n'ont pas suivi cette retraite de Cholet, mais les quelque 1200 employés de Levallois qui ont participé à l'opération ont fait le déplacement avec femmes et enfants, soit 1600 personnes de plus qu'il faut loger et nourrir. Le camion de Salomon est arrivé à Cholet le 14 juin, impatiemment attendu par Kyticas, prévenu de son arrivée par le directeur administratif Charles Vaudevire qui, le premier, a aperçu le camion sur la route. Les hôtels sont pris d'assaut par une foule de réfugiés, et le personnel de la SFR doit s'entasser comme il peut sur des matelas dans les locaux de l'usine ou dans des salles mises à disposition par la municipalité. Salomon bénéficie d'une chambre louée chez l'habitant par la SFR.

Préparé méthodiquement depuis 1935, le repliement est une réussite technique totale. Dans son rapport au conseil d'administration de septembre, Girardeau notera: « il était prêt à donner toute son efficacité d'autant plus que les machines neuves se trouvaient installées à Cholet, dans l'atelier d'usinage ». Le seul problème est que les armées allemandes franchissent la distance entre Paris et Cholet encore plus rapidement qu'entre les Ardennes et Paris et que l'usine de Cholet dont la capacité de production a doublé ne pourra bientôt plus servir à l'effort de guerre français.

A partir du 15 juin, les travailleurs de la SFR retrouvent à Cholet la même ambiance qu'ils avaient connu à Levallois les jours qui ont précédé leur départ. La tournure des évènements conduit à la fermeture des établissements scolaires le samedi 15 juin.5 Le lundi 17 juin, Cholet est remplie de réfugiés. Certains ont pu trouver place dans les hôtels, assiégés, mais beaucoup ont dormi sur les pelouses du jardin public, littéralement envahi, d'autres ont dormi à même les trottoirs, on les voit maintenant assis sur leurs valises partageant un frugal repas. Ils iront ensuite se presser à la gare ferroviaire où ne circule plus aucun train ou à celle des autobus dans l'espoir de partir plus loin vers le sud. Un centre d'accueil sert des repas en permanence. Les queues s'allongent devant les distributeurs d'essence où les automobilistes, se ravitaillent à l'aide des ustensiles les plus divers. Les scouts prêtent main forte aux agents de police pour former un service d'ordre, régler la circulation et éviter que des embouteillages ne se forment, qui pourraient bloquer quelque convoi militaire. André Besson et ses camarades, employés à faire de la maçonnerie pour agrandir les ateliers de la nouvelle usine de lampes, sont logés au premier étage du Grand Café de la place Travot, transformé en dortoir. A 12h30, à la radio, Pétain annonce que le gouvernement français va demander un armistice. La fameuse phrase « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu’il faut cesser le combat » va amplifier la débandade de l'armée française. Cependant, à Saumur, le colonel Michon rassemble les cadres et les élèves de l'école de cavalerie de Saumur et ils décident ensemble de tenir la Loire aussi longtemps que possible. Les Choletais commencent à s'alarmer et se demandent s'ils ne devraient pas fuir eux aussi. Les liaisons téléphoniques sont coupées et la poste n'assure plus le service des télégrammes.6

Le 18 juin, de la place de la gare, les Choletais peuvent entendre l'écho des explosifs utilisés par le Génie pour faire sauter les ponts de la Loire. Le lendemain, Girardeau et Bouvier partent inspecter le centre d'Auray, en Bretagne, prévu comme point de repli pour le centre d'émission de Sainte-Assise.7

Une affiche est posée à la mairie de Cholet: « Les Allemands sont entrés à Angers à 14 heures. Tout se passe dans le calme, il faut qu'il en soit de même à Cholet au cas où la ville serait occupée à son tour... Les personnes qui détiennent des armes doivent les déposer immédiatement au commissariat de Police. » Malgré ces recommandations qui laissent peu de place à l'espoir, il est permis de penser que l'armée peut encore résister sur la Loire relativement facile à défendre. Le dépôt 91 d'Angers qui s'était replié sur Cholet quitte la ville. L'hôpital évacue ses blessés. Le flot des voitures de réfugiés s'est tari pour laisser la place à d'interminables convois militaires venus de Nantes, d'Angers ou de Saumur. C'est toute l'Armée de la Loire qui bat en retraite. Certaines unités sont en bon ordre, mais beaucoup de soldats qui traversent Cholet semblent épuisés et sont délestés de leurs armes. Les blessés qui n'ont pas pu être pris en charge par les fourgons de la Croix-Rouge se trainent aussi sur les routes. Des avions à croix gammée survolent la ville.8

Le jeudi 20 juin, comme toutes les villes de plus de vingt mille habitants, Cholet est déclarée ville ouverte. Une affiche, placardée à la mairie et signée du maire Darmaillacq et du sous-préfet Foulquié avertit que «  Toute résistance ou toute opposition à main armée est interdite et sera fortement réprimée par les autorités françaises. » Le soir, le général Langlois commandant l'armée de la Loire quitte avec son QG le chateau de Tremblaye, près de Doué-la-Fontaine, entre Saumur et Cholet et s'installe à Bressuire, à 30 km au sud-est de Cholet. Au moment du coucher du soleil dans un ciel sans nuage, un léger vent souffle de l'est. La circulation s'est raréfiée, une voiture de la police fait un dernier tour de la ville en diffusant des instructions par haut-parleur. C'est une belle nuit d'été sur la campagne des Mauges qui baigne dans la clarté de la pleine lune. A 2H du matin, le général Langlois prévient le sous-préfet que l'ennemi a franchi la Loire du côté de Nantes. A Saumur, ceux que l'on appellera les Cadets de Saumur tiennent encore deux divisions allemandes au Nord de la Loire.

Le 21 juin à 7h30, une colonne motorisée allemande traverse Montrevault à 25 km au nord-ouest de Cholet. A 8H,30, les Allemands ne sont plus qu'à 15 km de Cholet, à Baupréau, et se font livrer les armes déposées à la mairie où ils appréhendent les militaires français dispersés dans la ville. A dix heures 15, une dizaines de side-cars allemands font leur apparition sur la place de Saint-Léger, à 3 km de Cholet. Au même moment, des gendarmes qui se trouvent en faction à la sortie de Cholet, près du passage à niveau, parviennent à établir le contact avec le sous-préfet pour lui signaler, affolés, qu'un officier français, un sous-lieutenant, et quelques soldats armés de mitrailleuses, s'apprêtent à résister aux Allemands. Le maire Darmaillacq est dépêché sur place, accompagné d'un brigadier-chef et d'un commissaire de police. « J'exécute mes ordres qui sont de tenir en avant de Cholet jusqu'à 11H15 » déclare le sous-lieutenant juché sur un pylône électrique, les jumelles en bandoulière. Le maire décide alors d'aller au-devant des Allemands. Très vite, à 10H45, il se trouve face à l'avant-garde allemande et tente d'expliquer aux soldats que la population est très calme, mais que que cinq exaltés se trouvent en travers de la route. Les explications s'avérant difficiles, il envoie le brigadier-chef Testart chercher un interprète. Le brigadier n'arrive pas à remettre la voiture en route et part à pied. Le commissaire s'efforce d'attirer les Allemands sur le côté de la route, hors du champ de vision du sous-lieutenant « exalté ». Sur ces entrefaites, arrive à son tour un lieutenant allemand auquel le maire explique à nouveau qu'il a déclaré Cholet ville ouverte, mais que cinq soldats français sont embusqués avec des fusils mitrailleurs. Le lieutenant menace Cholet des pires représailles si un seul coup de feu est tiré. Il communique par radio avec son supérieur resté à sept kilomètres en arrière avec le gros de la troupe.

Du côté du passage à niveau, c'est maintenant le sous-préfet accompagné du capitaine de gendarmerie qui parlemente avec l'officier français qui reste intraitable. Lorsqu'une silhouette arrive en vue, les soldats français la mettent en joue. Le brigadier Testart se fait reconnaître et profite de la voiture du sous-préfet pour aller chercher l'interprète qui s'est mis bénévolement à la disposition du sous-préfet depuis quelques jours. L'interprète discute avec le lieutenant allemand pendant que le sous-préfet continue de raisonner le sous-lieutenant français. A 11H15, ce dernier embarque ses quatre hommes dans une Citroën et une Simca aux vitres brisées et démarre sans un regard en arrière.

Le groupe du sous-préfet part en avant annoncer la bonne nouvelle au maire. Le lieutenant allemand reste méfiant, mais finalement, le cortège se met en route, les voitures du sous-préfet et du maire précédant la première automitrailleuse allemande et les side-cars, armes braquées. La petite troupe arrive au commissariat de police où les Allemands s'emparent des armes à feu remises par les habitants. «  Les Allemands prennent possession des divers services de la ville avec, il faut le reconnaître, la plus grande correction, écrit quelques semaines plus tard l'érudit local Elie Chamart. Les magasins, les cafés sont ouverts; les ateliers, les usines tournent... les Allemands sont surpris de trouver ainsi une localité – la première qu'ils rencontrent en France depuis la guerre – où l'ordre, le travail, la tranquillité règnent, où toutes les autorités sont demeurées à leur postes... La défaite est cruelle pour notre pays qui s'est laissé conduire par de mauvais bergers. La France va traverser une crise économique, sociale et politique des plus pénible. Mais, par le ressort et l'énergie de sa race, son adaptation rapide aux réalités, si dures soient-elles, par sa culture demeurée intacte, elle doit pouvoir reprendre, au sein de la confédération européenne qui se prépare, un rang digne de son histoire. »9

Dans une sorte de plaidoyer pro domo que le maire Darmaillacq écrira en 1946, il précisera que lorsqu'il marchait vers Cholet, le canon de l'automitrailleuse allemande pointé sur son dos, l'officier allemand lui avait dit « Si un seul coup de feu est tiré, nous considèrerons que c'est un guet-apens, vous serez abattus immédiatement et Cholet subira le sort d'Évreux ». Le 9 juin, Évreux avait été la cible des bombardements de la Luftwaffe qui avaient fait 350 morts, sans que l'on puisse en trouver les motivations dans des objectifs militaires ou des actions de représailles.

A 17 heures, les premiers occupants repartent vers les sud et sont remplacés par une compagnie de cyclistes. La signature de l'Armistice est annoncée le 22 juin. Les Allemands installent la Kommandantur au premier étage de la mairie. Chaque jour, les Allemands rassemblent sur la place Travot les soldats français qu'ils ont trouvé en ville avant de les interner à l'École de la rue des Bons-Enfants.

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Notes de bas de page "Retraite de Cholet"

1 Conseil d'Administration de la SFR, mai 1940 et Souvenirs autobiographiques de Georges Salomon et d'André Besson (Archives de l'AICPRAT)

2Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Les Français de l'an 40, Tome 2, ouvriers et soldats, Gallimard, 1990, p.341-344

3Danièle Rousselier-Fraboulet cite, pour le secteur de Saint-Denis, le repli d'Hotchkiss à Auxerre, celui de CCM Sulzer à Lorient et celui d'Aubagnac à Bourges et à Ruelle (Les entreprises sous l'occupation, le monde de la métallurgie à Saint-Denis, CNRS éditions, 1998, p. 76)

4Georges Salomon , Souvenirs autobiographiques (Archives de l'AICPRAT)

5Bureau de recherches et d'archéologie du Choletais, La vie quotidienne des Choletais de 1939 à 1944, Résumé Chronologique.

6 Elie Chamard, L'entrée des Allemands à Cholet, fascicule, octobre ou novembre 1940

7Girardeau, Souvenirs de longue vie,  p.292

8Elie Chamard, L'entrée des Allemands à Cholet.

9 Elie Chamard, L'entrée des Allemands à Cholet (vendredi 21 juin 1940)

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Présence allemande à Cholet: l'ingénieur Thies

Voir la page sur l'ingénieur Thies à Cholet

Les accidents du travail
Voir l'annexe 10 avec les extraits des procés-verbaux du comité de sécurité

L'affaire Cousseau 
Le 19 janvier 1943, Henri Cousseau et d'autres communistes étaient arrêtés à l'infirmerie de l'usine. Voir la page Communistes dans le Choletais
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Album photos Cholet

Voir des photos d'époque sur la page  Album Photo de l'usine SFR de Cholet


Album Matériel

Voir les photos de matériels construits à Cholet ou Levallois: Album matériel



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